L’histoire semble banale, mais elle illustre une nouvelle forme d’escroquerie qui cible de plus en plus les candidats au visa Schengen. Un Algérien, pensant entamer une procédure légale pour obtenir un visa Schengen, s’est retrouvé victime d’un stratagème bien rodé qui lui a coûté l’intégralité de son argent. Derrière la promesse d’un rendez-vous pour un visa, se cachait en réalité un escroc déterminé à exploiter la crédulité et la précipitation de sa cible.
Tout a commencé lorsque cet Algérien, comme de nombreux autres candidats au visa Schengen, a découvert sur les réseaux sociaux une page se présentant comme un service spécialisé dans les démarches administratives liées aux visas. Les publications semblaient crédibles, les logos étaient bien imités, et les promesses, séduisantes : obtention rapide de rendez-vous, assistance personnalisée et accompagnement complet. Rassuré par le ton professionnel du prétendu agent, l’homme a décidé de faire confiance à cette page.
Selon les précisions rapportées par un porte-parole de la gendarmerie nationale au quotidien El Khabar, la victime a été rapidement invitée à fournir plusieurs documents pour constituer son dossier. Parmi les pièces exigées, figurait une simple photocopie de la carte Eddahabia, la carte bancaire délivrée par Algérie Poste. Une demande en apparence anodine, mais qui allait s’avérer être le point de départ d’une escroquerie soigneusement orchestrée.
Grâce aux informations contenues sur cette photocopie, l’escroc a pu accéder au compte Baridi Mob, l’application mobile d’Algérie Poste. Cependant, pour finaliser l’accès et valider les transactions, un élément essentiel manquait : le code OTP, un code à usage unique envoyé par SMS. L’escroc a alors mis en place la dernière étape de son piège.
Se faisant passer pour un agent traitant la demande de visa Schengen, il a appelé la victime, prétextant qu’elle devait confirmer son inscription pour le dépôt du dossier. Il lui a alors demandé de lui communiquer le code OTP qu’elle venait de recevoir, lui assurant qu’il s’agissait d’une étape nécessaire pour valider la prise de rendez-vous. L’Algérien, persuadé d’être en contact avec un service officiel, a obtempéré sans se douter de la supercherie.
En quelques minutes, l’escroc a réussi à détourner l’équivalent de 150 000 dinars algériens, vidant ainsi entièrement le compte bancaire de sa victime. Ce type d’arnaque liée aux démarches de visa Schengen devient de plus en plus fréquent, exploitant le désespoir et l’impatience de nombreux citoyens qui peinent à obtenir un rendez-vous dans les centres officiels.
Dès qu’il a compris qu’il avait été dupé, l’Algérien a immédiatement déposé plainte auprès de la gendarmerie nationale. Une enquête a été ouverte pour identifier l’auteur de l’escroquerie. Selon les informations communiquées par les services de sécurité, les techniciens ont rapidement retracé les traces numériques laissées par le fraudeur, parvenant ainsi à déterminer son identité et à procéder à son arrestation. L’officier de la gendarmerie ayant suivi l’affaire a précisé que l’escroc opérait via plusieurs comptes en ligne, ciblant spécifiquement les personnes à la recherche d’un visa Schengen et utilisant des méthodes d’ingénierie sociale pour gagner leur confiance.
Ce cas met en lumière la vulnérabilité de nombreux utilisateurs qui, dans leur quête d’un visa Schengen, tombent dans le piège d’intermédiaires non officiels. Les autorités rappellent que les démarches de demande de visa doivent toujours être effectuées exclusivement via les plateformes agréées par les ambassades ou les centres officiels, et qu’aucune entité n’a le droit de réclamer des copies de cartes bancaires, encore moins des codes confidentiels.
L’affaire de cet Algérien démontre à quel point les escrocs savent adapter leurs méthodes aux attentes de leurs victimes. En exploitant le besoin urgent d’obtenir un rendez-vous ou un visa, ils manipulent leurs interlocuteurs en leur inspirant un faux sentiment de confiance. Même si le préjudice financier — ici de 150 000 dinars — peut sembler limité, les conséquences psychologiques et administratives restent lourdes pour les victimes.
L’arrestation de l’auteur constitue un signal fort adressé à ceux qui profitent de la détresse administrative de citoyens ordinaires. Mais elle rappelle aussi une réalité : dans le monde numérique actuel, la prudence est devenue la première ligne de défense. Qu’il s’agisse d’un Algérien en quête d’un visa Schengen ou de tout autre citoyen, il est essentiel de vérifier l’authenticité de chaque contact, de ne jamais divulguer d’informations bancaires et de se méfier des promesses trop rapides. Derrière une simple annonce peut se cacher une arnaque soigneusement élaborée, prête à transformer le rêve de voyager en Europe en un cauchemar financier.