Visa Schengen : une Algérienne écrouée au Maroc

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Une affaire d’escroquerie liée à l’obtention d’un visa Schengen secoue le Maroc après l’arrestation d’une Algérienne et de son complice marocain. Les deux individus sont accusés d’avoir monté un réseau frauduleux promettant à des citoyens désireux de partir travailler en Europe des contrats de travail fictifs, moyennant d’importantes sommes d’argent. Les autorités marocaines ont annoncé leur interpellation à l’issue d’une enquête rapide et ciblée, menée par la police judiciaire de Taza.

Selon plusieurs médias locaux, dont le site Yabiladi, la femme algérienne et son partenaire marocain opéraient en tandem dans plusieurs villes du pays, en profitant de la forte demande de jeunes Marocains souhaitant obtenir un visa Schengen pour travailler dans des pays européens. Leur mode opératoire consistait à promettre des contrats de travail authentiques, soi-disant établis en partenariat avec des entreprises européennes. Pour rendre leur discours crédible, le couple avançait de faux documents et se présentait comme ayant des relations dans des ambassades européennes.

Les victimes de ce réseau, souvent des jeunes en quête d’opportunités à l’étranger, étaient invitées à verser une première somme de 40.000 dirhams, soit environ 4.000 euros, sur un total de 100.000 dirhams, soit près de 10.000 euros, censés couvrir les frais de traitement du dossier et du visa Schengen. Mais une fois le premier paiement encaissé, la ressortissante algérienne et son complice marocain disparaissaient sans laisser de trace, interrompant toute communication avec les personnes flouées.

L’enquête, déclenchée après le dépôt de plusieurs plaintes, a permis aux forces de l’ordre de remonter rapidement la piste des deux escrocs. La femme algérienne, identifiée comme la principale organisatrice, a été arrêtée dans la ville frontalière d’Oujda, au moment où elle tentait de rejoindre l’Algérie pour échapper aux autorités marocaines. Lors de son interrogatoire, elle a révélé l’identité de son complice, ce qui a permis à la police d’interpeller le Marocain dans la région de Bouknadel, près de Salé.

Les enquêteurs ont découvert que le rôle du complice marocain était de repérer et convaincre les victimes, principalement des jeunes chômeurs désespérés par la situation économique et tentés par l’idée d’un avenir meilleur en Europe. De son côté, la ressortissante algérienne gérait toute la partie financière et logistique du réseau, recevant l’argent avant de disparaître avec les fonds.

Grâce à une opération coordonnée entre les services de police et les unités de renseignement, les deux suspects ont été appréhendés en moins de 48 heures après les premières dénonciations. Les forces de sécurité ont saisi plusieurs documents administratifs falsifiés, des téléphones portables et des relevés bancaires attestant des transferts effectués par les victimes.

Le duo algéro-marocain a été présenté devant le parquet de Taza pour répondre de plusieurs accusations graves, notamment l’escroquerie, la tromperie et la tentative de fuite du territoire. Les autorités judiciaires marocaines envisagent également de vérifier si d’autres victimes, dans différentes régions du royaume, ont été touchées par cette escroquerie liée au visa Schengen.

Cette affaire, qui implique une Algérienne dans un réseau international de fraude aux visas Schengen, met en lumière un phénomène grandissant dans la région : l’exploitation de la détresse de jeunes en quête d’un avenir meilleur à travers de fausses promesses d’emploi et de migration légale. Les autorités marocaines ont rappelé que les procédures d’obtention d’un visa Schengen sont strictement encadrées et qu’aucune transaction financière en dehors des circuits officiels n’est légitime.

L’arrestation de la ressortissante algérienne et de son complice marocain met un terme à une série d’escroqueries qui ont causé d’importantes pertes financières et une grande détresse morale à leurs victimes. Cette opération, saluée par la presse locale, démontre la vigilance des forces de l’ordre marocaines face aux réseaux d’arnaque transfrontaliers. Les deux prévenus restent détenus dans l’attente de leur jugement, tandis que les autorités poursuivent les investigations pour identifier d’éventuelles complicités et d’autres victimes potentielles.