Visas Schengen pour Algériens : l’Espagne prend une décision radicale

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Après plusieurs semaines de tensions autour de la délivrance des visas Schengen pour l’Espagne pour les Algériens, le gouvernement espagnol a pris une décision radicale. Face aux nombreux dysfonctionnements observés, notamment au consulat d’Espagne à Oran, les autorités de Madrid ont mis fin aux fonctions d’une responsable consulaire jugée au cœur de la polémique. Cette affaire a provoqué une onde de choc aussi bien du côté espagnol qu’algérien, tant le dossier des visas Schengen pour les Algériens reste sensible et étroitement lié aux relations diplomatiques entre les deux pays.

Tout a commencé lorsque plusieurs médias espagnols ont révélé des irrégularités graves dans le traitement des visas Schengen pour les Algériens. Les accusations portaient principalement sur des rejets abusifs, des retards injustifiés et même des annulations de visas déjà délivrés, ce qui a provoqué la colère de nombreux demandeurs, mais aussi de chefs d’entreprises espagnols ayant des partenaires en Algérie. Selon les révélations du journal The Objective, la situation aurait pris une tournure politique, au point de menacer l’équilibre diplomatique fragile entre Alger et Madrid.

Pour tenter d’éteindre la polémique, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a annoncé le limogeage de Susana Guzmán, responsable des visas au consulat d’Oran. Cette dernière, en poste depuis août 2023, était déjà connue pour avoir occupé un poste similaire à Rabat avant son transfert en Algérie. D’après les informations relayées par la presse espagnole, cette mesure a été décidée dans la foulée de la visite officielle du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, à Alger. Une coïncidence que beaucoup interprètent comme une réaction directe aux plaintes des autorités algériennes concernant la gestion des visas.

Le quotidien El Independiente précise toutefois que deux autres fonctionnaires du consulat d’Oran, Inmaculada Verdugo et María Grande, sont également mentionnées dans les rapports internes liés aux dysfonctionnements du service des visas Schengen pour l’Espagne. Cependant, selon des sources diplomatiques citées par The Objective, ces deux responsables sont toujours en poste et jouissent d’une réputation professionnelle irréprochable. María Grande, notamment, avait été accusée par le passé d’implication dans une fraude présumée à Tanger, mais elle avait été totalement blanchie à l’issue d’une enquête du ministère des Affaires étrangères.

Du côté algérien, cette affaire est suivie de très près. De nombreux citoyens ayant vu leurs visas Schengen pour l’Espagne rejetés ou annulés ces derniers mois espèrent que ce changement permettra une amélioration du traitement de leurs dossiers. Certains y voient un signe positif de la volonté de Madrid de rétablir un climat de confiance avec Alger, surtout après les tensions économiques et diplomatiques observées ces deux dernières années.

La décision espagnole intervient dans un contexte où la question des visas Schengen pour les Algériens reste un sujet hautement politique. L’Algérie réclame depuis longtemps une plus grande transparence dans le processus d’attribution, dénonçant régulièrement des refus arbitraires ou des quotas non officiels appliqués dans certains consulats européens.

En agissant aussi rapidement, l’Espagne semble vouloir envoyer un message clair : celui d’un pays prêt à rétablir la confiance et à corriger les abus constatés dans la gestion de ses services consulaires. Pour beaucoup d’Algériens, cette mesure pourrait marquer un tournant, à condition qu’elle s’accompagne de réformes concrètes et d’un traitement équitable des demandes de visas.

En attendant, la remplaçante de Susana Guzmán n’a pas encore été désignée, et aucune déclaration officielle n’a été faite par le Bureau d’information diplomatique espagnol. Mais une chose est certaine : la question des visas Schengen, de l’Espagne et des Algériens continue de cristalliser les attentions, révélant à quel point ce dossier dépasse le simple cadre administratif pour devenir un véritable enjeu de diplomatie bilatérale.