« Visiter Paris n’est pas un pilier de l’Islam » : un ex ministre algérien part au clash

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Paris, Alger – L’ancien ministre algérien El Hachemi Djaaboub a récemment pris la parole pour s’exprimer sur la crise actuelle entre l’Algérie et la France, réagissant vivement aux propos et suggestions de certaines figures de la classe politique française, notamment de l’extrême-droite. Dans un texte diffusé sur les réseaux sociaux, Djaaboub a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative orchestrée de déstabilisation de l’Algérie par des « forces du mal », évoquant notamment l’affaire Boualem Sansal comme l’une des manifestations visibles de ce qu’il perçoit comme un complot plus large.

Djaaboub n’a pas mâché ses mots en s’adressant à Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, qu’il accuse d’être à la tête d’une « cinquième colonne » visant à saper les relations entre les deux pays. Il a rappelé que Driencourt avait été parmi les premiers à réclamer la révision de l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration, qualifiant cet accord de « coquille vide ». Pour Djaaboub, cet accord est un recul par rapport aux accords d’Évian, qui avaient pour but de garantir une liberté de circulation entre la France et l’Algérie. Il estime que la France doit choisir entre maintenir l’accord de 1968 ou revenir à l’esprit des accords d’Évian, qui prévoient une liberté totale de mouvement.

L’ancien ministre a également réagi à la suggestion de Driencourt de suspendre l’octroi de visas aux Algériens, une mesure censée provoquer un mécontentement populaire en Algérie. À ce sujet, Djaaboub a tenu à rappeler que « visiter Paris n’est pas un pilier de l’Islam ni une composante essentielle du patriotisme algérien ». Il a souligné que la fermeture des portes de la France ne priverait pas les Algériens de possibilités de voyager, d’étudier ou de se soigner ailleurs. Il a affirmé que cette mesure ne saurait diviser le peuple algérien, pas plus que les 132 années de colonisation française n’ont réussi à le faire.

En outre, Djaaboub a exprimé son souhait que l’annulation des accords de 2008, qui facilitent la libre circulation des détenteurs de passeports diplomatiques, soit effectivement mise en œuvre. Il a insisté sur le fait que cela ne pénaliserait que ceux qui sont dépendants de la France, ajoutant que cette décision n’affecterait pas la majorité des Algériens.

Concernant la proposition de saisir les biens des Algériens en France, Djaaboub a rappelé que l’Algérie avait maintes fois appelé à une coopération avec la France pour rapatrier les biens mal acquis par des individus corrompus, notamment à Paris. Il a insisté sur l’importance de faire la distinction entre ces biens et ceux acquis légalement par les travailleurs algériens « avec la sueur de leurs fronts », soulignant que la France n’avait pas répondu favorablement à ces appels.

Enfin, Djaaboub a évoqué les échanges commerciaux entre les deux pays, encadrés par l’accord d’association avec l’Union européenne. Il a rappelé que cet accord, jugé désavantageux pour l’Algérie, est en cours de révision à la demande du président Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier souhaite rééquilibrer les termes de cet accord pour qu’ils soient plus favorables à l’économie algérienne.

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