L’industrie automobile algérienne s’apprête à franchir une étape majeure avec le lancement imminent d’une opération d’envergure axée sur la certification et la conformité des pièces de rechange pour les voitures en Algérie. Cette initiative, qui débutera officiellement la semaine prochaine, marque un tournant stratégique dans la volonté du pays de développer une base industrielle intégrée et réduire sa dépendance aux importations.
C’est depuis Jijel, et plus précisément dans la zone industrielle de Ouled-Salah à Taher, que le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a annoncé cette initiative. En visite dans la wilaya pour deux jours, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à accompagner les acteurs industriels nationaux dans leur transition vers une production locale de qualité. L’objectif affiché est clair : structurer un réseau national de certification qui garantira non seulement la conformité des pièces de rechange destinées au marché local, mais également leur compatibilité avec les standards internationaux en vue d’une future exportation.
Parmi les entreprises en première ligne de cette mutation industrielle figure la SOMEMI (Société de Mécanique de Précision). Créée en 1990, cette entreprise privée s’est imposée comme l’un des fleurons de la mécanique de précision en Afrique du Nord. Son directeur général, Adel Bensaci, a rappelé que l’entreprise n’en est pas à son coup d’essai en matière d’exportation. En 2009, elle avait déjà fourni certaines pièces de rechange à la compagnie aéronautique Airbus, une prouesse qui témoigne du savoir-faire algérien en matière de précision mécanique.
Cette compétence technique s’est également illustrée dans un domaine plus pointu encore : la fabrication de pièces de rechange pour satellites. Ce positionnement sur des segments de haute technologie confirme que l’Algérie possède le potentiel nécessaire pour bâtir une industrie automobile compétitive. En prévision de débouchés commerciaux plus larges, la SOMEMI envisage une exportation à grande échelle à partir de 2026, consolidant ainsi la place de l’Algérie sur l’échiquier international.
Mais au-delà des aspects techniques, cette initiative soulève des enjeux économiques et stratégiques de premier ordre. La certification des pièces de rechange contribuera à réduire la présence des produits contrefaits sur le marché algérien, un fléau qui nuit non seulement à la sécurité des automobilistes mais aussi aux intérêts des industriels locaux. En imposant des normes strictes et en favorisant l’émergence d’une production locale conformément aux standards internationaux, l’Algérie pose les bases d’un marché plus structurant et plus sûr.
Le ministre Sifi Ghrieb a insisté sur le fait que cette opération de grande envergure ne constitue qu’un premier pas vers une industrie automobile à l’identité pleinement algérienne. Le gouvernement entend accompagner les entreprises qui souhaitent investir dans ce secteur et stimuler l’apparition d’un écosystème industriel cohérent. Cette politique pourrait à terme ouvrir la voie à l’assemblage et à la production de véhicules entièrement « made in Algeria », un objectif que les autorités espèrent atteindre dans les prochaines années.
Si le succès de cette opération repose en grande partie sur l’implication des industriels et des investisseurs, il ne fait aucun doute que la demande locale constitue également un moteur déterminant. L’Algérie possède un marché dynamique de voitures, où la question des pièces de rechange reste un enjeu de taille. Avec les restrictions sur les importations de voitures neuves, l’intérêt pour une industrie locale s’est accru.
Ce projet de certification pourrait ainsi marquer le début d’une profonde mutation du secteur automobile. Si les efforts du gouvernement et des industriels convergent dans la même direction, l’Algérie pourrait bientôt devenir un acteur régional de premier plan dans la fabrication et la distribution de pièces pour les voitures. Une évolution qui, à terme, bénéficiera tant aux consommateurs qu’à l’économie nationale dans son ensemble.
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