Une onde de choc vient de frapper le secteur automobile en France. Des milliers de propriétaires de voitures en France se retrouvent soudainement dans l’impossibilité d’utiliser leur véhicule, Citroën ayant décidé d’étendre son rappel de voitures à l’ensemble du territoire. La cause ? Des airbags défectueux, présentant un danger réel et immédiat pour les automobilistes.
Déjà en mai dernier, une campagne d’immobilisation, baptisée « stop drive », avait été mise en place dans le sud du pays, ainsi qu’en Outre-mer et au Maghreb. Mais cette fois, la mesure frappe toute la France. L’information a été confirmée par Stellantis, maison mère de Citroën, qui a demandé aux propriétaires de certains modèles de ne plus les utiliser jusqu’au remplacement des airbags Takata incriminés. Les modèles concernés sont notamment les Citroën C3 et DS3, produits entre 2008 et 2013, soit près de 236 900 véhicules en circulation.
Ce retournement de situation repose sur une récente expertise réalisée à Nantes. Jusqu’alors, Stellantis s’appuyait sur une distinction géographique pour déterminer les zones à risque, en se basant sur une ligne imaginaire entre Clermont-Ferrand et Lyon. L’hypothèse voulait que les airbags Takata, sensibles à l’humidité et aux fortes chaleurs, étaient plus susceptibles de défaillir dans les régions du sud. Mais l’expertise a balayé cette théorie : il s’avère que l’ensemble du territoire est exposé à ce danger, rendant le rappel inévitable.
La situation prend une ampleur dramatique. Ces airbags, déjà responsables de plusieurs décès à travers le monde, peuvent exploser inopinément, projetant des fragments métalliques sur les occupants desdites voitures en France. Le bilan humain de cette défaillance technique est lourd : 18 morts ont été officiellement recensés en France, et le nombre de blessés est difficile à estimer.
Christophe Leguevaques, avocat chargé de regrouper les plaignants dans le cadre de l’action collective contre Citroën, s’est exprimé sur ce nouveau développement. Il a confié au média français Capital que, cette extension du rappel était prévisible et démontre une gestion tardive et hasardeuse de la part du constructeur. « On a voulu morceler la France, en imaginant une frontière entre le nord et le sud, mais la réalité est tout autre. Les risques existent partout, et Stellantis est bien trop en retard sur la gestion de cette crise », déclare-t-il.
L’action collective qu’il porte réunit déjà près de 2 700 demandeurs, mais ce chiffre pourrait grimper en flèche suite à cette nouvelle annonce. « Nous nous attendons à une avalanche de plaintes. De nombreux automobilistes vont se retrouver dans une impasse, sans solution immédiate pour remplacer leur voiture immobilisée », prévient l’avocat.
La question de la responsabilité de Stellantis est au cœur du débat. Pourquoi le groupe a-t-il continué d’installer des airbags Takata jusqu’en 2019, alors que la plupart des constructeurs avaient arrêté de les utiliser dès 2016 ? Une négligence coupable, selon les associations de défense des consommateurs, qui estiment que Citroën aurait dû prendre des mesures bien plus tôt. L’affaire pourrait prendre un tournant judiciaire plus grave, avec des chefs d’inculpation tels qu’homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et fraude.
Les premières plaintes ont été déposées au parquet de Versailles en juillet dernier, et une réponse est attendue prochainement. L’avocat Leguevaques envisage également d’ouvrir l’action collective à l’international, ciblant notamment l’Italie, l’Espagne et la Belgique. Le marché automobile européen serait concerné à hauteur de 8 millions de véhicules équipés de ces airbags potentiellement mortels.
En attendant, les propriétaires de voitures concernés en France se retrouvent dans l’angoisse. Immobiliser un véhicule du jour au lendemain représente un casse-tête logistique et financier pour des milliers de personnes. Les indemnisations seront-elles à la hauteur du préjudice ? Rien n’est moins sûr. Une chose est certaine : ce scandale des airbags Takata n’a pas fini de faire parler de lui, et pourrait coûter très cher à Stellantis.
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