Voitures : Hyundai revient par la grande porte en Algérie

Hyundai Algérie

Le constructeur automobile sud-coréen Hyundai, en partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan, s’apprête à investir 400 millions de dollars dans une usine de production en Algérie. Ce projet, qui s’inscrit dans une stratégie de diversification industrielle et d’expansion régionale, marque une nouvelle étape pour l’industrie automobile algérienne. L’annonce a été faite par Al-Mukhaini Bahouan Selman Saad Souhail, représentant du groupe omanais, lors d’une présentation officielle le 25 janvier 2025.

Le projet prévoit la construction d’une usine dont la localisation reste à confirmer, bien que plusieurs zones industrielles soient en lice, notamment dans le nord du pays. Cette unité de production se concentrera sur une gamme variée de véhicules, comprenant des voitures de tourisme, des utilitaires et même des modèles électriques, ce qui constitue une première pour le marché local. Le choix stratégique de l’Algérie s’appuie sur plusieurs facteurs : la stabilité politique relative, les réformes économiques en faveur des investissements étrangers et la position géographique stratégique, facilitant l’accès aux marchés d’Afrique et d’Europe.

L’usine Hyundai devrait avoir un impact significatif sur l’économie locale. Des milliers d’emplois directs et indirects seront créés, renforçant ainsi le tissu industriel algérien. En plus de satisfaire la demande croissante du marché local, une part importante de la production sera destinée à l’exportation vers d’autres pays africains et potentiellement au-delà. Ce projet répond à une ambition plus large du gouvernement algérien : réduire la dépendance aux importations tout en renforçant les capacités de production nationale.

Hyundai prévoit d’introduire plusieurs modèles progressivement à partir de 2026. Les premières productions incluront un SUV low-cost et un utilitaire, tandis qu’en 2027, une berline économique et un second modèle utilitaire seront ajoutés à la gamme. L’année 2028 verra la production d’une petite citadine, répondant aux besoins des consommateurs urbains. L’accent mis sur les véhicules électriques constitue un tournant majeur dans la stratégie industrielle régionale, Hyundai visant à aligner ses objectifs globaux de durabilité avec les besoins émergents du marché algérien.

Cette usine représente également un jalon symbolique dans l’histoire des relations entre l’Algérie et Hyundai. En 2017, le constructeur avait inauguré une usine de montage à Tiaret, avec une capacité annuelle de 100 000 unités. Cependant, cette initiative a été stoppée en 2020 après la fermeture de l’usine en raison de la condamnation de Mahieddine Tahkout, partenaire local de Hyundai, dans le cadre des affaires de corruption qui ont éclaté suite à la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Depuis, l’Algérie s’est engagée dans une refonte de son cadre économique et industriel. Ce contexte a permis à Hyundai de revenir avec des ambitions renouvelées et des partenaires internationaux solides comme le groupe Saud Bahwan. L’usine s’inscrit dans un mouvement plus large de relance du secteur automobile en Algérie, où Fiat, filiale du groupe Stellantis, a récemment inauguré une usine à Oran, marquant un nouveau départ pour le secteur.

L’investissement de 400 millions de dollars par Hyundai traduit une vision stratégique d’intégration régionale. En établissant une unité de production locale, le constructeur sud-coréen réduit sa dépendance aux importations tout en renforçant sa compétitivité sur les marchés africains. Le gouvernement algérien, quant à lui, tire profit de cette dynamique pour positionner le pays comme un hub industriel régional.

Le projet bénéficie également de l’élan donné par des visites bilatérales de haut niveau. En octobre 2024, le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, s’était rendu en Corée du Sud pour discuter du développement industriel et encourager l’implantation d’usines en Algérie. Ces échanges ont renforcé la collaboration entre les deux parties, donnant lieu à cette annonce majeure.

Alors que l’Algérie s’efforce de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, des projets comme celui de Hyundai jouent un rôle clé dans la transformation du paysage industriel. Le lancement de cette usine, prévu pour 2025, constitue une avancée importante dans cette quête d’autosuffisance et de développement durable. L’introduction de véhicules électriques, en particulier, ouvre la voie à une transition énergétique dans le secteur automobile, tout en positionnant l’Algérie comme un acteur émergent sur ce segment.

Lire également :

Aéroport international d’Alger : « 99% des voyageurs ne savent pas que… »

Véhicules de moins de 3 ans en Algérie : ce qu’espère le gouvernement

C’est officiel, l’Algérie va lancer la production d’hélicoptères