Voitures : l’Algérie décide d’imiter la France

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L’Algérie s’apprête à franchir un nouveau cap dans la modernisation du secteur des assurances des voitures, tout comme l’a si bien la France. S’inspirant du modèle français qui a déployé depuis plusieurs années le E-constat, le pays prépare activement la numérisation du constat amiable et d’autres services liés aux assurances auto. Cette transition marque une avancée significative pour les automobilistes algériens, qui devraient bénéficier d’un traitement plus rapide et plus efficace de leurs dossiers en cas d’accident.

Derrière cette initiative, le Bureau unifié automobile algérien (BUAA) joue un rôle clé. Son directeur général, Walid Saoud, a annoncé que plusieurs projets sont en cours d’étude pour être soumis aux instances de régulation et aux compagnies d’assurances du pays. L’un des plus notables est sans aucun doute le lancement du constat amiable électronique, une alternative moderne aux formulaires papier encore largement utilisés aujourd’hui. Cette nouvelle solution permettra aux conducteurs impliqués dans un accident de déclarer l’incident via une plateforme numérique, réduisant ainsi les délais de traitement et optimisant la communication entre les assurés et les compagnies d’assurance.

Cette avancée arrive à un moment crucial, alors que l’Algérie enregistre chaque année un nombre considérable de sinistres automobiles. En 2024, pas moins de 847.000 déclarations d’accidents ont été recensées entre janvier et septembre. Avec la numérisation de ce processus, le pays espère fluidifier la gestion des dossiers et alléger la charge administrative des compagnies d’assurances. L’introduction du E-constat s’accompagnera également de la mise en place d’un fichier national des véhicules assurés, un outil précieux qui centralisera toutes les données relatives aux voitures couvertes par une police d’assurance. Cet outil améliorera la traçabilité des véhicules et contribuera à renforcer la lutte contre la fraude.

En parallèle, d’autres innovations sont en préparation. Le BUAA planche sur l’amélioration des plateformes numériques existantes, notamment E-recours, qui facilite les échanges entre compagnies d’assurance pour la gestion des réclamations. Depuis son lancement fin 2022, cette plateforme a déjà permis le traitement de 284.576 réclamations, représentant un montant total de près de 11 milliards de dinars algériens en 2024. Ces chiffres témoignent de l’importance croissante des outils numériques dans la transformation du secteur des assurances.

Voitures, France : l’Algérie introduit également la E-attestation

Autre projet en vue : la E-attestation, un dispositif visant à remplacer progressivement les attestations d’assurance papier par une version électronique. L’objectif est double : simplifier les démarches pour les automobilistes et les assureurs, tout en réduisant les risques de falsification. Ce changement s’inscrit dans une volonté plus large de digitalisation des services publics et privés en Algérie, un domaine qui connaît un essor accéléré ces dernières années.

Cette mutation du secteur de l’assurance automobile n’est pas anodine. En 2023, cette branche représentait 45,6% du chiffre d’affaires global des assurances dommages en Algérie, avec un montant total de près de 65,8 milliards de dinars. La modernisation de ses outils et la digitalisation de ses services devraient permettre d’améliorer l’expérience client, mais aussi de renforcer la transparence et la sécurité routière.

Derrière cette ambition de transformation numérique se trouve une volonté affichée des autorités algériennes de moderniser et d’optimiser les services essentiels du pays. La transition vers le E-constat, la mise en place d’un fichier national des véhicules assurés et le déploiement de la E-attestation témoignent de cette dynamique, qui vise à rendre les démarches plus simples, plus rapides et plus sécurisées pour les citoyens. Cette évolution pourrait marquer un tournant décisif dans la gestion des assurances automobiles en Algérie, alignant le pays sur les standards internationaux en matière de digitalisation des services assurantiels.

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