Le secteur des voitures neuves en Algérie est en pleine effervescence, et un acteur majeur vient de passer à la vitesse supérieure. La marque chinoise Chery, qui a officiellement lancé ses activités en Algérie en novembre dernier, semble désormais prête à concrétiser son projet industriel. Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a récemment rencontré des représentants de la maison mère de Chery pour discuter des modalités de mise en place d’une véritable industrie automobile locale, capable de répondre aux exigences du marché national et de réduire la dépendance aux importations.
Lors de cette réunion, il a été question de la construction d’une usine qui permettra d’assembler des véhicules Chery sur le sol algérien, tout en intégrant progressivement la production locale de composants. Un objectif clé pour les autorités, qui souhaitent voir émerger un écosystème industriel robuste autour de l’automobile. L’accent a ainsi été mis sur la fabrication de pièces détachées en Algérie, un enjeu stratégique pour assurer l’autonomie et la pérennité du secteur.
Voitures neuves en Algérie : la promesse de Chery
Chery, de son côté, a affiché une volonté claire de s’investir pleinement dans cette dynamique. Le constructeur chinois voit en l’Algérie un marché à fort potentiel et entend y proposer des voitures neuves adaptées aux besoins des consommateurs locaux. Parmi les modèles envisagés pour la production, on retrouve notamment la Chery Tiggo 2 Pro et l’Arrizo 5, des véhicules qui allient performance, accessibilité et modernité. Ces modèles sont particulièrement attendus par les automobilistes algériens, qui cherchent des alternatives fiables face à la pénurie de véhicules neufs sur le marché.
Le projet de Chery en Algérie ne date pas d’hier. L’entreprise avait déjà annoncé un investissement de 110 millions de dollars pour l’implantation d’une usine à Bordj Bou Arréridj. Selon les prévisions, cette unité de production devrait assembler 24 000 véhicules dès sa première année d’activité, avant de monter progressivement en cadence pour atteindre 50 000 unités la deuxième année, puis 100 000 véhicules par an à pleine capacité. Un projet ambitieux qui devrait contribuer à dynamiser l’industrie automobile algérienne et à créer de nombreux emplois.
Cette avancée s’inscrit dans la volonté du gouvernement de relancer la production nationale de véhicules après plusieurs années de flottement. L’Algérie, qui avait suspendu l’assemblage automobile en 2019 en raison de scandales liés à des projets mal structurés, cherche aujourd’hui à instaurer un modèle industriel plus solide et durable. Pour cela, les autorités ont mis en place un cadre réglementaire visant à garantir un taux d’intégration locale plus élevé, afin de favoriser la fabrication de composants sur le territoire national et de limiter les importations coûteuses.
La collaboration entre Chery et l’Algérie pourrait bien marquer un tournant décisif pour le marché automobile local. En s’appuyant sur son expertise et ses capacités industrielles, la marque chinoise a le potentiel de transformer le paysage automobile algérien en proposant des véhicules à la fois modernes et accessibles. D’autant plus que l’Algérie représente une porte d’entrée stratégique vers le marché africain, offrant ainsi à Chery des opportunités d’exportation vers d’autres pays du continent.
Le développement de cette industrie automobile locale s’accompagne également de défis de taille. L’un des enjeux majeurs sera de garantir la disponibilité des infrastructures nécessaires, de la logistique aux fournisseurs de pièces détachées, en passant par la formation de la main-d’œuvre spécialisée. Le gouvernement semble toutefois déterminé à accompagner les investisseurs dans cette transition, en facilitant l’installation des usines et en encourageant le développement des sous-traitants locaux.
Les prochains mois seront décisifs pour ce projet, qui devra respecter un calendrier précis pour assurer le lancement effectif de la production. Si tout se déroule comme prévu, les premiers véhicules assemblés localement devraient sortir des lignes de production dès octobre 2024. Une échéance attendue avec impatience par de nombreux Algériens, désireux de voir enfin un véritable marché automobile national émerger après plusieurs années de turbulences.
En attendant, la rencontre entre le ministre de l’Industrie et les représentants de Chery a confirmé la volonté commune d’accélérer le processus et de faire de l’Algérie un acteur clé de l’industrie automobile en Afrique. Reste à voir si les engagements pris se traduiront rapidement en actions concrètes, pour que l’Algérie puisse enfin tourner la page des difficultés liées à l’importation des véhicules neufs et s’inscrire dans une dynamique de production locale durable et compétitive.
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