Voitures : Renault prend de court les Algériens

Renault Algériens

Renault, la célèbre marque française, semble avoir pris de court les Algériens, qui s’attendaient à son départ définitif du marché algérien. En effet, après une période d’incertitudes liées aux évolutions législatives et économiques, Renault Algérie a décidé de relancer son processus de demande de conformité aux nouveaux cahiers des charges, instaurés en novembre 2022, et de faire une deuxième demande auprès du ministère algérien de l’industrie, afin d’obtenir le fameux agrément, qui devrait lui permettre de faire du montage et de l’importation de voitures. Renault Algérie laisse entrevoir une volonté de réorganiser ses activités et de poursuivre son engagement en Algérie.

Cette démarche intervient dans un contexte où la filiale algérienne de Renault, jusqu’à récemment, semblait dans une position délicate, selon TSA. En effet, la situation financière de Renault Algérie Production (RAP) a connu des turbulences, en grande partie à cause des ajustements législatifs stricts qui ont modifié les règles du jeu pour les fabricants et importateurs de véhicules en Algérie. Nombreux étaient ceux qui pensaient que la marque, face à ces défis, pourrait abandonner le marché, mais à l’heure actuelle, il semble que Renault ne soit pas encore prête à tourner la page.

La relance du processus de conformité par Renault Algérie est perçue comme un signal positif pour l’avenir de la marque dans le pays. Cette démarche pourrait en effet ouvrir la voie à la réouverture de l’usine d’assemblage située à Oued Tlelat, près d’Oran. Les modèles populaires de la marque, tels que la Clio et la Dacia Stepway, pourraient donc à nouveau être assemblés localement. En parallèle, Renault semble également envisager la reprise de l’importation et de la vente de ses véhicules, une activité essentielle pour la rentabilité de sa filiale algérienne.

Cependant, malgré ces signes d’espoir, la situation de Renault Algérie reste fragile. Selon TSA, la filiale devrait prendre une décision capitale concernant son avenir en Algérie d’ici la fin du premier semestre 2025. Cette échéance pourrait marquer un tournant, avec la possibilité d’une poursuite des activités sous une nouvelle forme ou, au contraire, d’un retrait définitif du marché algérien. Le constructeur français n’a pas caché les difficultés auxquelles il est confronté. Interrogée par TSA, la direction de Renault Algérie Production a tenu à souligner que sa position n’avait pas changé : la marque demeure attachée au marché algérien.

Renault, en reprenant ses activités en Algérie, vise probablement à capitaliser sur une part de marché importante dans un pays où l’industrie automobile est en plein essor. Toutefois, les obstacles à surmonter restent nombreux. Les exigences relatives à l’importation et à la production de véhicules, couplées aux défis économiques globaux, continueront d’influencer les décisions stratégiques de la marque dans la région. Renault devra également naviguer entre la concurrence croissante des autres marques automobiles, notamment chinoises, qui gagnent en popularité en Algérie, et les besoins spécifiques du marché algérien, souvent orienté vers des véhicules robustes et accessibles.

Le retour potentiel de Renault sur le marché algérien est une nouvelle qui pourrait dynamiser l’industrie locale, tout en apportant une bouffée d’air frais aux consommateurs algériens. Ces derniers, en effet, auront à nouveau accès à des modèles prisés, dont les prix et les conditions d’achat devront être compétitifs pour séduire une clientèle de plus en plus exigeante. En termes d’emplois, la réouverture de l’usine d’assemblage offrirait des opportunités pour des milliers de travailleurs algériens, tout en contribuant à la relance du secteur automobile dans le pays.

Il reste donc à voir si Renault pourra surmonter les obstacles économiques et réglementaires auxquels elle se confronte et si elle sera capable de s’adapter à un marché en constante évolution. Le calendrier fixé à la fin du premier semestre 2025 pourrait bien être décisif pour la firme française, qui, malgré les difficultés, semble déterminée à maintenir sa présence en Algérie, du moins pour le moment.

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