Une vaste opération menée par les services de sécurité dans la wilaya de Chlef a permis de démanteler un réseau spécialisé dans l’organisation de traversées clandestines depuis l’Algérie vers l’Europe. Cette action, aussi rapide qu’efficace, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de migrants par voie maritime, un phénomène qui connaît une recrudescence inquiétante dans plusieurs régions côtières du pays.
C’est grâce à la vigilance de la brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ) de Chettia que sept individus ont été appréhendés, tous soupçonnés d’avoir pris part activement à la planification et à la préparation de voyages illégaux en direction des côtes européennes, selon El Watan. L’intervention a débuté lors d’une patrouille de routine menée dans le secteur de Chettia, où les agents ont procédé au contrôle de trois suspects âgés entre 24 et 43 ans. Les policiers, alertés par l’attitude suspecte des individus, ont décidé de pousser les vérifications plus loin. La fouille effectuée sur les lieux a alors permis de découvrir des équipements liés à la navigation en mer, notamment deux boussoles et du matériel destiné à équiper des bateaux à moteurs. Cette première saisie a immédiatement orienté les enquêteurs vers une piste sérieuse de tentative de traversée illégale.
Poursuivant les investigations, les agents de la BMPJ ont élargi leur champ d’action, ce qui a abouti à l’interpellation de quatre autres individus impliqués dans l’organisation de voyages clandestins entre l’Algérie et l’Europe. L’enquête a confirmé que ces personnes faisaient partie d’un réseau structuré, ayant pour but de faciliter la sortie illicite de citoyens algériens contre rémunération, en direction des côtes européennes.
Les arrestations ont été accompagnées de la saisie de produits psychotropes destinés à la revente, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à l’affaire, mêlant ainsi trafic de migrants et drogue. Deux autres personnes, considérées comme étant en lien direct avec l’organisation des traversées, ont également été identifiées par les enquêteurs, bien qu’elles n’aient pas encore été arrêtées au moment de l’annonce officielle. Les suspects actuellement entre les mains des autorités ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Chlef. Ils font face à des chefs d’inculpation graves, dont la tentative et la planification de sortie illégale de plusieurs personnes du territoire national en contrepartie d’un avantage financier. Cette infraction, punie sévèrement par la loi algérienne, traduit l’engagement de l’État à combattre les réseaux de passeurs qui exploitent la détresse économique de nombreux jeunes Algériens.
Le phénomène des harraga n’est pas nouveau, mais il tend à prendre de nouvelles formes, plus organisées, plus dangereuses, et surtout plus lucratives pour les réseaux criminels qui en tirent profit. Les jeunes candidats à l’exil, souvent animés par l’espoir d’un avenir meilleur de l’autre côté de la Méditerranée, se tournent vers ces circuits illégaux, mettant leur vie entre les mains d’individus sans scrupules. Ce type d’opération menée à Chlef illustre bien la détermination des autorités sécuritaires à endiguer le fléau et à faire tomber les têtes pensantes de ces réseaux clandestins opérant entre l’Algérie et l’Europe. La saisie de matériel de navigation, la découverte de substances illicites, et l’arrestation de plusieurs organisateurs montrent également que les dispositifs de surveillance et d’enquête sont de plus en plus perfectionnés.
Il s’agit là d’un message fort adressé à tous ceux qui seraient tentés d’entrer dans ce genre de criminalité. L’Algérie continue d’agir avec fermeté et coordination dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, en adoptant une approche proactive et répressive à la fois. D’autres opérations de ce type sont à prévoir, dans un contexte régional marqué par une vigilance accrue des autorités contre toutes les formes de criminalité transfrontalière. Pour l’heure, l’affaire suit son cours devant la justice, mais elle envoie déjà un signal clair : la traversée illégale n’est pas une échappatoire sans conséquences, ni pour ceux qui l’organisent, ni pour ceux qui y participent.