Voyage en Algérie, aéroport de Paris Orly : un Franco Algérien converti en sans-papiers

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Voyage en Algérie – Abdel, un fonctionnaire français d’origine algérienne, a récemment vécu une situation cauchemardesque à l’aéroport de Paris Orly, illustrant les complexités bureaucratiques qui peuvent frapper n’importe qui, même les citoyens français de naissance.

Le 9 juillet 2024, Abdel, un quinquagénaire respecté dans son service public, se rend en Algérie pour assister aux funérailles de son père. Accompagné de sa femme et de son fils de 19 ans, il pense que le retour en France sera une simple formalité. Mais le 21 juillet, à l’aéroport de Paris-Orly, son voyage prend une tournure inattendue. C’est en effet ce que détaille le média français « Le Parisien« .

À son arrivée, Abdel présente son passeport français à la Police des Frontières (PAF). À sa grande surprise, il se voit refuser l’entrée. Considéré comme un étranger par le système informatique, il est stupéfait. Comment cela est-il possible pour un citoyen français de naissance, qui a toujours voté et voyagé avec ce même passeport ?

La réponse de la PAF est déconcertante. Elle invoque un document datant de 1970, signé par le père d’Abdel, dans lequel il aurait renoncé à la nationalité française pour lui et ses enfants. Un document qui, bien que caduc depuis les réformes sous François Mitterrand, semble toujours actif dans le système.

Abdel se retrouve dans une situation digne de Kafka. Malgré ses explications et sa documentation, il est placé en zone d’attente, une pièce qu’il décrit comme une « prison de haute sécurité ». Pendant quatre jours, il vit une expérience humiliante et traumatisante, séparé de sa famille qui a pu rentrer sans problème.

Abdel raconte son choc : « Je suis fonctionnaire, j’ai toujours voyagé avec ce passeport, comment pourrais-je ne pas être français ? » Pourtant, la fiche émise en 2020 par la préfecture de Seine-Saint-Denis le considère comme un étranger, en contradiction avec tout ce qu’il a toujours cru savoir sur son identité.

La police, suivant les procédures, retient Abdel pendant 96 heures pour vérification avant que la justice n’intervienne. Présenté à une juge des libertés du tribunal de Créteil, celle-ci conclut rapidement à une erreur et ordonne sa libération. Cependant, la PAF fait appel de cette décision, prolongeant son calvaire.

Devant la cour d’appel de Paris, Abdel obtient enfin l’autorisation de rentrer chez lui et de reprendre son travail. Néanmoins, son combat est loin d’être terminé. Il se voit accorder un visa temporaire de huit jours pour régulariser sa situation. Avec le soutien du maire de Bobigny, qui est aussi son beau-frère, Abdel doit maintenant prouver son lien de filiation et obtenir un titre de séjour.

L’histoire d’Abdel est un rappel saisissant des défis que peuvent poser les systèmes bureaucratiques, même dans des pays comme la France, réputés pour leur administration rigoureuse mais souvent impitoyable. Comment un citoyen peut-il se retrouver soudainement étranger dans son propre pays ? La situation d’Abdel met en lumière les absurdités et les injustices potentielles d’un système où une simple erreur administrative peut avoir des conséquences dramatiques.

Pour Abdel, l’avenir immédiat reste incertain. Il doit prouver sa nationalité et régulariser sa situation rapidement. Pourtant, son histoire a suscité une vague de soutien, tant de la part de sa communauté que des autorités locales. Le maire de Bobigny et d’autres figures publiques travaillent à ses côtés pour rectifier cette erreur flagrante.

 

 

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