Le patrimoine historique d’Alger, en particulier celui de la Casbah, fait l’objet d’une attention renouvelée de la part des autorités algériennes. Lors d’une récente visite d’inspection, le ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, a évalué l’avancement des travaux de restauration de six monuments emblématiques de cette cité historique. Ces monuments, qui reflètent la richesse de la période ottomane, sont au cœur d’un ambitieux projet de réhabilitation visant à préserver et valoriser l’héritage culturel de la capitale.
La tournée du ministre a débuté à la Citadelle d’Alger, également connue sous le nom de Dar Es’Soltane. Ce site historique, jadis résidence des deys, est un témoin majeur de l’histoire d’Alger. Les travaux en cours visent à restaurer l’intégrité architecturale de la Citadelle tout en respectant les méthodes traditionnelles de construction. Cette restauration est cruciale pour réaffirmer la valeur patrimoniale de la Casbah, classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1992.
Outre la Citadelle, le ministre a visité les palais de Hassen Pacha, Ahmed Pacha, Dar El Kadi, Kh’daouedj El Amia et Dar El Hamra. Ces édifices, tous chargés d’histoire, illustrent l’importance qu’avait la Casbah d’Alger entre le XVe et le XVIIIe siècle. À cette époque, Alger était une puissance régionale influente dans le bassin méditerranéen, et ces monuments sont des symboles de son prestige passé. Le plan de sauvegarde en cours a pour objectif de restaurer ces trésors architecturaux et de les intégrer dans le circuit touristique et culturel de la ville.
M. Zouhir Ballalou a souligné que l’Algérie a désormais franchi une étape décisive : celle de la mise en œuvre des décisions politiques prises pour la préservation du patrimoine. « L’Algérie est passée de l’étape de la décision politique à celle de l’exécution de cette politique », a-t-il déclaré. Saluant l’engagement des différents acteurs impliqués dans ces projets, il a ajouté : « Ces monuments historiques rappellent que l’Algérie était une puissance régionale dans la Méditerranée entre le XVe et le XVIIIe siècles. »
Le ministre a également réaffirmé l’engagement de son département à collaborer étroitement avec la Wilaya d’Alger pour surmonter les obstacles qui ont retardé certains travaux. « Nous œuvrerons avec la Wilaya d’Alger pour le redéploiement de toutes les opérations mises à l’arrêt pour des raisons diverses et apporter les solutions nécessaires aux problèmes de la Casbah, ceux en lien avec les bâtisses endommagées ou celles abandonnées notamment », a-t-il précisé.
La Casbah, avec ses ruelles étroites et ses bâtisses historiques, est un lieu de mémoire vivant, mais elle fait face à de nombreux défis. De nombreuses maisons sont endommagées ou abandonnées, ce qui constitue une menace pour l’intégrité du site. La volonté affichée par le ministère de la Culture est de trouver des solutions pérennes pour ces problèmes. Cela passe notamment par la réhabilitation des structures endommagées, la valorisation des espaces publics, et la sensibilisation des habitants à l’importance de préserver ce patrimoine commun.
Le projet de restauration des monuments de la Casbah s’inscrit dans une vision plus large de redynamisation culturelle et touristique de la capitale. En réhabilitant ces sites historiques, les autorités espèrent non seulement préserver l’identité culturelle d’Alger, mais aussi stimuler le tourisme culturel, créant ainsi des opportunités économiques pour la région. « Nous devons œuvrer à ce que ces monuments deviennent un levier de développement économique à travers le tourisme culturel », a insisté M. Ballalou.
Ainsi, les travaux de restauration des monuments de la Casbah d’Alger illustrent la volonté de l’Algérie de protéger et de valoriser son riche patrimoine historique. Ce projet ambitieux témoigne d’un engagement fort envers la préservation de l’identité culturelle nationale et le développement d’un tourisme durable. Les résultats de ces efforts seront sans doute visibles dans les années à venir, faisant de la Casbah non seulement un joyau historique, mais aussi un pilier du développement culturel et économique d’Alger.
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