La déclaration de devises lors d’un voyage en Algérie est une formalité essentielle que doivent accomplir tous les voyageurs, qu’ils soient résidents ou non-résidents. Pour les Algériens, ce seuil est fixé à 1000 euros (ou l’équivalent dans d’autres devises), tandis que pour les étrangers, il est porté à 5000 euros. La rigueur de cette procédure est renforcée par des règles spécifiques selon le sens du voyage, comme le rappellent les Douanes algériennes sur leur site internet.
À la sortie du territoire national, les résidents et non-résidents sont autorisés à exporter jusqu’à 7500 euros par voyage, à condition de fournir un avis de débit bancaire prouvant que l’argent provient d’un compte devises ouvert en Algérie. Pour des montants supérieurs, une autorisation de change de la Banque d’Algérie est nécessaire. À l’entrée sur le territoire, les voyageurs peuvent importer des devises sans limitation, sous réserve de les déclarer aux services des douanes.
Une question épineuse persistait : quels documents présenter à la Douane après un séjour en Algérie où une partie des devises déclarées a été dépensée, souvent sur le marché noir sans attestation formelle ? Le ministère des Finances a récemment clarifié cette situation via un arrêté publié dans le Journal officiel du 1er août.
Ce décret réaffirme l’obligation de déclaration pour toutes les formes de monnaies et instruments de paiement, qu’il s’agisse de billets de banque, de pièces de monnaie, ou d’autres valeurs négociables. La déclaration peut se faire en ligne ou directement aux points d’entrée avant de franchir les contrôles douaniers.
L’article 7 de cet arrêté apporte une précision cruciale concernant les non-résidents : à la fin de leur séjour, ils doivent prouver l’utilisation des devises importées. Cette preuve peut être obtenue via un formulaire de déclaration visé par un guichet de la Banque d’Algérie, une banque agréée, ou un bureau de change. En clair, les non-résidents ne pourront plus recourir au marché noir pour changer leurs devises ; ils devront passer par des canaux officiels.
« Les voyageurs non résidents exportant des montants, importés et non utilisés en Algérie, doivent présenter au bureau des douanes, le formulaire de déclaration de la monnaie souscrite à l’entrée, visé par un guichet de la Banque d’Algérie, un guichet d’une banque, intermédiaire agréé et/ou un bureau de change constatant les opérations de change effectuées durant leur séjour en Algérie », a détaillé le ministère algérien.
Ce changement marque une évolution significative dans la gestion des devises pour les voyageurs non-résidents. Jusqu’à présent, il suffisait de déclarer les sommes importées sans obligation stricte quant à leur utilisation en Algérie. Désormais, chaque montant déclaré doit être justifié et contrôlé par les agents des douanes, sous peine de sanctions en cas de fausse déclaration ou de défaut de présentation des montants déclarés.
Ce renforcement des contrôles vise à lutter contre le marché noir de la devise, garantissant ainsi une meilleure traçabilité des flux financiers. Les voyageurs devront donc s’adapter à ces nouvelles règles, qui exigent une transparence totale dans l’utilisation des devises importées. En obligeant les non-résidents à utiliser des services de change officiels, le gouvernement espère réduire les pratiques illégales et sécuriser l’économie.
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