Voyage en Algérie, devises : les Algériens de France reçoivent un avertissement

Marché noir banque d'Algérie devises

Les Algériens de France qui préparent leur voyage vers l’Algérie doivent faire preuve de vigilance lorsqu’il s’agit de transporter des devises. Les règles douanières sont strictes et les conséquences d’un manquement peuvent être sérieuses. Un responsable des douanes, interrogé par DNAlgérie, rappelle que toute personne possédant la nationalité algérienne, qu’elle soit binationale ou pas, doit impérativement déclarer toute somme égale ou supérieure à mille euros, ou équivalent en devises, dès son entrée et sa sortie du territoire national algérien. Il a également tenu à attirer l’attention des membres de la diaspora sur une règle méconnue par la plupart des voyageurs.  

L’avertissement est clair : une fois la déclaration faite à l’entrée sur le territoire, les Algériens venant de France doivent déposer les devises sur un compte devises « à leur nom, et non au nom d’un membre de la famille ou d’un tiers ». Cette procédure est impérative. Puis, avant leur départ d’Algérie, ils devront procéder à un retrait en devises à partir de ce compte. Une attestation de retrait leur sera alors remise par la banque, et cette dernière devra être présentée à la douane lors de la sortie d’Algérie pour justifier l’utilisation ou la conservation des devises. Cette procédure stricte a pour but d’assurer la traçabilité des mouvements d’argent entrant et sortant du pays.

La réglementation stipule que l’importation et l’exportation de devises par les Algériens résidents ou non-résidents, y compris ceux venus de France, est soumise à une déclaration obligatoire dès que le montant atteint ou dépasse 1 000 euros ou équivalent. Pour les étrangers, ce seuil est relevé à 5 000 euros. Les Algériens de France qui voyagent en Algérie avec des devises doivent également savoir que cette obligation ne s’applique pas uniquement aux billets ou pièces de monnaie, mais englobe tous les moyens de paiement au porteur, les effets de commerce, ainsi que les titres de créances négociables, qu’ils soient au porteur ou endossables.

En pratique, tout voyageur est autorisé à importer autant de devises qu’il le souhaite en Algérie, à condition de les déclarer correctement aux services des douanes. À la sortie, les règles sont plus encadrées : les Algériens, qu’ils vivent en France ou ailleurs, peuvent exporter jusqu’à un maximum de 7 500 euros – ou leur équivalent – à condition que les fonds aient été prélevés d’un compte devises en Algérie, avec présentation d’un avis de débit bancaire. Si le montant dépasse ce plafond, une autorisation spéciale de change, délivrée par la Banque d’Algérie, devient obligatoire. Encore une fois, cette règle concerne en priorité les Algériens de France, nombreux à effectuer des transferts de devises pendant leur séjour.

Pour les voyageurs non-résidents, l’exportation des devises est autorisée dans la limite de ce qu’ils ont importé et non utilisé, sous réserve de présenter le formulaire de déclaration d’importation validé par une banque agréée, un bureau de change ou un guichet de la Banque d’Algérie.

La déclaration des devises peut être faite en ligne ou directement auprès des services des douanes algériennes. Des formulaires sont mis à disposition dans tous les bureaux de douane du pays. Pour les plus prévoyants, un imprimé téléchargeable est également disponible en ligne, permettant de préparer la déclaration à l’avance avant de franchir les frontières de l’Algérie. Ce détail n’est pas négligeable pour les Algériens résidant en France, souvent soucieux de gagner du temps lors des formalités douanières.

En ce qui concerne le dinar algérien, seuls les résidents algériens sont autorisés à transporter des billets de banque nationaux à l’entrée et à la sortie du territoire, dans la limite de 10 000 dinars. Cette précision exclut de fait les Algériens établis en France qui n’ont pas la qualité de résident aux yeux de la législation algérienne.

Face à cette réglementation, les Algériens de France doivent s’assurer de respecter scrupuleusement toutes les étapes liées à l’importation et l’exportation de devises lors de leur voyage en Algérie. L’avertissement lancé par les douanes vise à éviter tout désagrément aux voyageurs, mais aussi à renforcer le contrôle des mouvements de capitaux. La moindre négligence peut entraîner des sanctions, voire la confiscation des devises. Ainsi, pour les Algériens qui partent de France vers l’Algérie, chaque euro transporté doit désormais être soigneusement justifié, déclaré et documenté.