C’est une histoire qui semble sortie d’un film d’espionnage, mais elle est bien réelle. À l’aéroport international Mohamed Boudiaf de Constantine, les agents de la Police des frontières, en partenariat avec la brigade de lutte contre la criminalité économique et financière de la douane, ont découvert une méthode de contrebande des plus inattendues. La saisie de pièces d’or dissimulées dans des dattes a récemment marqué un coup d’arrêt aux activités illégales d’un réseau bien organisé. Ce scénario, aussi surprenant qu’ingénieux, met en lumière des pratiques audacieuses et illégales pour contourner les contrôles de la douane.
Les autorités ont arrêté deux hommes âgés de 55 et 61 ans, prêts à embarquer vers une destination européenne. Lors de contrôles de routine sur les passagers, les agents ont mis la main sur des biens d’une valeur impressionnante. Pas moins de 11 800 euros ont été retrouvés dans les vêtements d’un suspect, accompagnés de 69 pièces d’or soigneusement dissimulées à l’intérieur de dattes. Le poids total de ces pièces atteignait 167,40 grammes. Quant au second individu, il transportait 7 400 euros non déclarés. En tout, le montant confisqué par les autorités dépasse les 500 millions de centimes, une somme conséquente qui illustre l’ampleur de cette tentative de trafic.
Ce qui frappe dans cette affaire, c’est l’ingéniosité des moyens utilisés pour contourner la vigilance des contrôles frontaliers. La cachette, bien que singulière, ne représente pas une première dans le domaine de la contrebande. Par le passé, des méthodes tout aussi inventives ont été observées en Algérie. Des liasses d’argent glissées dans un Coran ou encore de la drogue cachée dans des boîtes de chocolat Ferrero Rocher figurent parmi les exemples les plus marquants. Ces affaires démontrent une créativité inquiétante de la part des contrebandiers, toujours à la recherche de nouveaux stratagèmes pour tromper les douaniers et acheminer leurs biens en dehors des circuits officiels.
Les suspects, après avoir été arrêtés, ont été placés en garde à vue et présentés devant le procureur de la République. Ils sont poursuivis pour « violation de la réglementation et de la législation relatives au change et à la circulation des capitaux à destination et en provenance de l’étranger ». Cette affaire ne constitue pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un contexte plus large où les autorités algériennes redoublent d’efforts pour lutter contre les trafics illicites. La circulation non déclarée de capitaux est un phénomène qui mine l’économie locale, et les mesures de contrôle se renforcent aux frontières du pays pour juguler cette problématique.
Le choix des dattes comme cachette pour les pièces d’or n’est pas anodin. Symbole emblématique de l’Algérie et produit souvent associé aux cadeaux et échanges culturels, elles passent souvent inaperçues lors des contrôles de routine. Ce subterfuge témoigne d’une connaissance précise des failles potentielles dans le système de surveillance. Cependant, l’efficacité accrue des services douaniers et leur vigilance permettent de déjouer ces plans complexes. Les autorités travaillent en étroite collaboration avec les brigades spécialisées pour adapter leurs méthodes face à l’évolution des pratiques des trafiquants.
Cette découverte soulève également des questions sur l’ampleur des réseaux de contrebande opérant en Algérie et au-delà. Derrière chaque saisie se cache un système souvent bien rodé, capable de mobiliser des ressources et des complicités pour atteindre ses objectifs. La lutte contre ces réseaux ne se limite pas aux contrôles dans les aéroports et les ports. Elle implique également un travail en amont, à travers la collecte d’informations, le démantèlement des organisations et la sensibilisation sur les dangers de ces pratiques pour l’économie nationale.
Cette opération est un rappel de l’importance de la coopération entre les différents services de sécurité, notamment la police et la douane, et les autorités judiciaires pour garantir l’efficacité de ces efforts. Dans un monde où les flux de capitaux et de marchandises ne cessent de croître, il devient crucial d’adopter des technologies avancées et de former les agents pour rester à la hauteur des défis posés par les trafiquants.
L’affaire des pièces d’or dans les dattes restera sans doute gravée dans les annales des saisies les plus insolites de la douane algérienne. Elle met en lumière non seulement l’imagination débordante des contrebandiers, mais aussi la détermination des autorités algériennes à protéger les ressources du pays. Derrière cette histoire se dessine une lutte acharnée pour préserver la stabilité économique et garantir que de tels actes ne restent pas impunis.
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