Voyage en Algérie : le plan diabolique d’une Française n’a pas marché

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Un stratagème audacieux mais voué à l’échec a récemment été démantelé à l’aéroport Houari Boumediène, mettant en cause un couple franco-algérien dans une affaire de falsification de documents officiels. Le 30 avril, la 4e chambre pénale du Conseil judiciaire d’Alger a rendu son verdict : un an de prison avec sursis pour « M. Rabah » et son épouse, une ressortissante française, arrêtés alors qu’ils tentaient de faire un voyage au départ de l’Algérie à l’aide de documents falsifiés.

Les faits remontent au 21 juin 2024, selon Ennahar. Ce jour-là, la police judiciaire des frontières est alertée par la brigade anti-fraude après qu’un homme s’est présenté pour embarquer à destination de Lyon avec un passeport algérien apparemment en règle, valable jusqu’en 2029. Mais à la page 5 du document figurait un visa Schengen touristique délivré, selon les indications, par les autorités françaises le 22 mai 2024. Un détail qui a éveillé les soupçons des agents, lesquels ont immédiatement enclenché une vérification approfondie.

L’analyse technique menée dans la foulée a révélé que le passeport, bien que délivré officiellement par la commune de Draâ El Mizan le 3 juin 2019, avait été altéré. Le visa, censé autoriser une entrée en France, était en réalité une contrefaçon. L’homme, qui n’a jamais résidé en France, avait tenté de rejoindre son épouse installée dans l’Hexagone, sans jamais parvenir à obtenir un visa régulier. Leur précédente tentative de regroupement familial avait été rejetée, malgré la présence de leur fille enregistrée en France sous le nom de la mère.

Lors de l’enquête, M. Rabah a indiqué avoir confié son passeport à son épouse en décembre 2023. Cette dernière, selon ses dires, devait le présenter aux autorités françaises afin d’obtenir un visa de travail. Il assure qu’elle lui a rendu le document le 10 juin 2024, avec un visa fraîchement collé à l’intérieur. Dix jours plus tard, ils se présentent ensemble à l’aéroport d’Alger, espérant pouvoir embarquer pour la France, mais leur plan s’effondre à la dernière minute.

Voyage en Algérie : la Française a fini par tout reconnaitre

Interrogée par les enquêteurs, la Française ne nie pas les faits. Elle reconnaît avoir emporté le passeport de son mari en France pour y déposer une demande de visa, et admet avoir elle-même rapporté le document en Algérie avec le visa frauduleux. Mais les découvertes ne s’arrêtent pas là. Les fouilles de ses bagages révèlent un passeport belge et une carte d’identité belge au nom de son mari. Ces documents sont également des faux.

Pressée de questions, la ressortissante française finit par avouer s’être procuré ces papiers frauduleux en mars 2024, contre la somme de 400 euros, envoyée par transfert RIA à un certain « A. Khaled », un Algérien résidant en France. Elle affirme cependant que son mari n’était pas au courant de cette transaction.

La perquisition de son ordinateur personnel apporte un nouvel éclairage sur l’ampleur des faits. Plusieurs images de documents étrangers — passeports, cartes de séjour — appartenant à des tiers, y sont retrouvées, tous soupçonnés d’être des faux également. L’ensemble a été transmis à la police scientifique pour analyse.

Devant les juges, les deux accusés ont été poursuivis pour tentative de quitter illégalement le territoire national avec des documents falsifiés. M. Rabah a été inculpé pour faux et usage de faux, tandis que son épouse a été poursuivie pour usage de faux et tentative de faciliter une sortie illégale pour une tierce personne.

Malgré la complexité et la minutie du plan, la tentative s’est soldée par un échec cuisant. Les autorités judiciaires ont certes opté pour la clémence en prononçant une peine avec sursis, mais cette affaire vient rappeler que les contrôles aux frontières demeurent rigoureux et que toute tentative de contourner les règles peut entraîner de lourdes conséquences. Pour ce couple, la route vers la réunification familiale en France est désormais semée d’obstacles bien plus importants que l’obtention d’un simple visa.