Voyage en Algérie : suite à une mauvaise surprise, la justice intervient 

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Le voyage en Algérie, ou depuis l’Algérie, peut parfois s’accompagner d’incidents imprévus, notamment lorsque des agences de voyage peu scrupuleuses exploitent la confiance des pèlerins désireux de se rendre aux lieux saints. L’affaire qui secoue actuellement la ville de Chlef en est un parfait exemple, mettant en lumière une escroquerie de grande ampleur qui a laissé des dizaines de familles dans le désarroi. Une agence de tourisme et de voyage est désormais dans le collimateur de la justice après avoir orchestré une opération frauduleuse ayant privé plusieurs pèlerins de leur droit d’accomplir le Hadj dans des conditions décentes.

Le tribunal de Chlef a convoqué 45 victimes dans cette affaire qui remonte à la dernière saison du pèlerinage. Ces pèlerins, après avoir échoué à obtenir un visa via le tirage au sort officiel, s’étaient tournés vers cette agence, attirés par des promesses alléchantes de facilités administratives et de prise en charge complète. Contre des sommes allant de 90 à 250 millions de centimes, ils espéraient accomplir le cinquième pilier de l’Islam en toute sérénité, sans se douter du cauchemar qui les attendait. C’est en effet ce que détaille le média arabophone Echourouk.

Dès leur arrivée en Arabie saoudite, la désillusion a été brutale. Hébergés dans des chambres surpeuplées, contraints parfois de dormir dans des stations-service faute d’hébergement convenable, ces pèlerins ont rapidement compris qu’ils avaient été dupés. L’absence de bracelets officiels et la détention de cartes Nusuk falsifiées ont conduit à leur identification par les autorités saoudiennes, les empêchant de circuler librement et d’accéder aux sites sacrés du pèlerinage. Tentant tant bien que mal de se fondre dans les processions officielles, ils ont été rapidement détectés et refoulés, brisant ainsi leur espoir d’accomplir leur devoir religieux.

À leur retour en Algérie, suite à leur voyage chaotique, la colère et l’indignation ont pris le dessus. Nombre d’entre eux ont porté plainte contre les responsables de l’agence, dénonçant des pratiques frauduleuses qui leur ont coûté non seulement d’importantes sommes d’argent, mais aussi l’occasion unique d’effectuer leur pèlerinage. Face à l’ampleur du scandale, la justice algérienne s’est saisie de l’affaire et a placé les accusés sous contrôle judiciaire en attendant l’ouverture du procès, prévu pour le 21 avril.

Ce drame soulève de nombreuses interrogations sur le contrôle des agences de voyage opérant dans le secteur du pèlerinage. Chaque année, des milliers d’Algériens se retrouvent confrontés à des offres douteuses, espérant contourner la complexité des procédures officielles. Pourtant, cette affaire rappelle à quel point il est risqué de se fier à des intermédiaires promettant des solutions miracles. L’Arabie saoudite, soucieuse de réguler le flux de pèlerins et d’assurer la sécurité des fidèles, a mis en place un système strict de visas et d’accréditations que certains tentent de contourner au péril de leur voyage.

Les autorités algériennes, quant à elles, font face à une responsabilité accrue dans la régulation du secteur touristique et religieux. La multiplication des affaires d’escroquerie liées au Hadj et à la Omra met en évidence la nécessité de renforcer les contrôles et de sanctionner sévèrement les agences qui abusent de la confiance des citoyens. Une meilleure sensibilisation des pèlerins aux dangers des circuits non officiels pourrait également contribuer à limiter ces pratiques frauduleuses.

Le verdict attendu le mois prochain pourrait constituer un tournant dans la lutte contre ce type de criminalité. Si la justice frappe fort, elle enverra un message clair aux agences peu scrupuleuses : l’exploitation de la foi et de la crédulité des pèlerins ne restera pas impunie. En attendant, les victimes, elles, espèrent réparation, bien qu’aucune somme d’argent ne puisse compenser l’amertume de cette expérience manquée.

 

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