Voyage en Algérie : une passagère « spéciale » entraine dans sa chute un responsable

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Une affaire judiciaire aux ramifications complexes a récemment agité le tribunal correctionnel de Dar El Beïda, où le procureur de la République a requis, ce jeudi, une peine de sept ans de prison ferme, assortie d’une amende de 200 000 dinars, à l’encontre de plusieurs prévenus placés en détention. Ces derniers sont accusés d’avoir participé à une opération de falsification de documents bancaires, destinée à faciliter les activités d’une passagère spéciale opérant, dans le cadre du commerce du « cabas » en Algérie, terme souvent utilisé pour désigner les petits importateurs opérant hors des circuits officiels.

L’instruction menée dans ce dossier a permis de démanteler un réseau bien structuré, dont le cœur opérationnel se trouvait au sein même d’un établissement bancaire. Le principal acteur identifié par l’enquête n’est autre qu’un cadre de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), en poste à l’agence de Rouiba. Connu sous les initiales « Ch. F. », cet employé de banque aurait profité de sa position pour falsifier des titres bancaires, qu’il transmettait ensuite au principal bénéficiaire présumé, « K. B. ». En contrepartie de ces documents, des commissions en liquide lui étaient versées, selon des montants variables, au gré des transactions.

Voyage en Algérie : l’incroyable trouvaille de la passagère

Les investigations ont également révélé que ces opérations de falsification n’étaient pas ponctuelles, mais se sont étendues sur une période de plus de deux années. Pendant ce laps de temps, des documents bancaires ont été générés de manière frauduleuse et mis en circulation au profit de particuliers et de commerçants dont les activités s’inscrivent en marge des circuits officiels du commerce extérieur. Parmi les bénéficiaires, un certain « B. H. Walid » est cité. Celui-ci aurait acheté les faux documents pour les remettre à son épouse, « B. A. Y. », connue pour son activité de commerçante spécialisée dans la vente de vêtements féminins importés de Turquie.

Selon les éléments du dossier, la passagère faisait des navettes Algérie – Turquie à un rythme soutenu, à raison de quatre voyages par mois en moyenne. Avant chaque départ, son mari lui procurait les faux documents bancaires moyennant la somme de 4000 dinars l’unité. Ces titres permettaient d’apporter une couverture administrative fictive à ses déplacements, facilitant l’importation et la revente de marchandises sans passer par les circuits de régulation officiels.

Outre les prévenus déjà incarcérés, le parquet a requis deux ans de prison ferme pour plusieurs autres accusés non détenus dans cette affaire. Par ailleurs, des peines de dix ans de prison ferme ont été sollicitées à l’encontre des personnes impliquées actuellement en fuite. Des mandats d’arrêt physiques ont été émis pour ces dernières.

L’enquête menée par les services compétents a mis en lumière une organisation méthodique, impliquant la manipulation régulière de documents bancaires sensibles au sein même d’une institution financière nationale. La nature répétitive des actes, leur lien direct avec un réseau de commerce parallèle et les montants en jeu ont motivé la sévérité des réquisitions du parquet, qui entend ainsi adresser un signal fort à l’ensemble des acteurs tentés par des pratiques similaires.

La suite judiciaire de ce dossier sera scrutée de près, tant par les institutions que par l’opinion publique, dans un contexte où la lutte contre la spéculation, la fraude documentaire et l’économie informelle figure parmi les priorités affichées des autorités.

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