Le 12 octobre prochain marquera un tournant majeur dans la gestion des frontières de l’espace Schengen avec l’entrée en vigueur du nouveau système automatisé de contrôle baptisé « entrée/sortie ». Cette réforme concerne directement les ressortissants de pays tiers, dont l’Algérie, et acte de manière officielle la fin du tampon apposé sur le passeport algérien lors d’un voyage en Europe. À partir de cette date, les autorités des vingt-neuf pays participant au dispositif n’apposeront plus de tampon sur le passeport algérien, mais collecteront électroniquement des données personnelles précises, à savoir le nom, le numéro du passeport, les empreintes digitales et la photographie du voyageur.
Ce changement touche particulièrement les détenteurs de passeport algérien effectuant un court séjour dans l’espace Schengen, puisqu’à chaque passage de frontière, l’enregistrement des informations remplacera le tampon manuel traditionnellement utilisé. L’Union européenne, par la voix de Magnus Brunner, commissaire européen aux affaires migratoires, a affirmé que ce système permettra de mieux suivre les entrées et sorties aux frontières européennes, réduisant les risques de dépassement de séjour et renforçant la sécurité globale.
Le tampon sur le passeport algérien ne sera donc plus nécessaire, chaque mouvement étant enregistré de manière centralisée dans une base de données européenne partagée. Cette mesure est le fruit de près de dix ans de discussions au sein des institutions européennes. L’objectif affiché est double : améliorer la fluidité aux points de passage et surtout lutter plus efficacement contre la migration irrégulière, un enjeu crucial pour les États membres de l’Union.
L’ensemble des voyageurs algériens utilisant un passeport algérien pour entrer dans l’espace Schengen devront donc se soumettre à ce nouveau contrôle biométrique. Bien que les États membres soient invités à déployer progressivement les équipements nécessaires, la date du 12 octobre constitue le point de départ officiel du dispositif. La Commission européenne s’engage à accompagner cette transition avec des campagnes d’information ciblées afin d’éviter toute confusion, notamment chez les voyageurs fréquents ou les populations peu familières avec les procédures numériques.
Ce système sera mis en œuvre dans vingt-neuf pays, comprenant tous les membres de l’Union européenne à l’exception de l’Irlande et de Chypre, mais incluant également des pays associés comme la Norvège, l’Islande, le Liechtenstein et la Suisse. Pour les Algériens qui se rendent régulièrement dans ces pays, la fin du tampon sur le passeport algérien représente un changement concret dans l’expérience de voyage, mais aussi dans la manière dont leurs allées et venues sont désormais consignées et surveillées.
Certains acteurs du secteur des transports, notamment les compagnies ferroviaires et aériennes, ont exprimé des inquiétudes quant au temps supplémentaire que pourrait engendrer ce nouveau système. À Londres, le maire Sadiq Khan a même évoqué un possible chaos à la gare de St Pancras, point d’entrée majeur pour les trains Eurostar. Le Royaume-Uni, bien qu’extérieur à l’Union européenne, se prépare également à adapter ses dispositifs pour accueillir les passagers en provenance ou à destination de l’espace Schengen.
Pour les détenteurs de passeport algérien, l’impact immédiat sera donc la disparition progressive du tampon physique lors de leurs déplacements en Europe. Toutefois, les autorités européennes insistent sur le fait que ce changement vise avant tout à renforcer la sécurité sans restreindre les libertés de déplacement. L’un des points sensibles reste la gestion des données personnelles, une question à laquelle la Commission affirme avoir apporté des garanties strictes, notamment en matière de durée de conservation et de protection des informations collectées.