Voyage en France : les Algériens victime d’une querelle initiée par un syndicat

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À l’approche du pont du 8 mai, une atmosphère d’incertitude plane sur les gares françaises. Ce qui s’annonçait comme une période propice aux retrouvailles familiales et aux déplacements économiques pourrait se transformer en cauchemar pour des milliers de voyageurs. Parmi eux, de nombreux Algériens établis en France, particulièrement actifs à Paris, se retrouvent en première ligne des perturbations annoncées. Habitués à emprunter le train pour rejoindre d’autres villes ou prendre un vol à bas prix vers l’Algérie depuis un autre aéroport, ces voyageurs risquent de voir leurs plans bouleversés.

La tension est montée d’un cran après le dépôt d’un préavis de grève par trois syndicats puissants : CGT-Cheminots, FO et Sud-Rail. Ce préavis vise les conducteurs et contrôleurs de trains pour la semaine du 5 mai, période charnière pour les déplacements en raison du pont. En toile de fond, une revendication salariale que les syndicats jugent urgente et légitime, dans un contexte où les négociations avec la direction de la SNCF peinent à aboutir. Face à cette situation, la direction tente de rassurer, tout en exprimant une inquiétude palpable. Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme dans les colonnes du *Parisien*, soulignant que l’entreprise ne peut se permettre une grève. « Si il y en a une, les clients vont essayer la concurrence, que ce soit le covoiturage, le bus ou une autre compagnie ferroviaire », a-t-il averti.

Sur le terrain, les voyageurs n’attendent pas. Les témoignages recueillis par les caméras de BFMTV sont explicites : beaucoup envisagent déjà d’emprunter leur véhicule personnel. D’autres se ruent vers les alternatives comme les bus longue-distance, dont les plateformes enregistrent une hausse significative des réservations. Une situation qui laisse peu de place à l’improvisation pour les usagers réguliers du rail, notamment ceux dont les déplacements répondent à une nécessité familiale ou administrative. Les Algériens résidant en France sont particulièrement concernés. Qu’il s’agisse de travailleurs se rendant à Marseille, Lyon, Toulouse ou Lille pour passer le pont en famille, ou de ceux ayant trouvé un vol plus abordable vers Alger, Oran ou Constantine au départ de villes de province, tous comptent sur le train comme maillon essentiel de leur itinéraire.

Dans le débat public, les réactions ne se font pas attendre. Sur le plateau de CNews, Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, a exprimé sa réserve. S’il affirme que le gouvernement n’a pas à s’immiscer dans le dialogue social interne à la SNCF, il ne cache pas son agacement. Il qualifie les revendications actuelles de « non légitimes » et souligne que « ce ne sont pas des raisons qui me paraissent suffisantes pour créer une situation de chaos en France à l’occasion de week-ends familiaux ». Le ministre voit dans cette grève l’œuvre d’une minorité agissante : une « corporation » de contrôleurs, « rattrapés par les syndicats », alors qu’ils ne seraient pas, selon lui, les plus en difficulté au sein de l’entreprise ferroviaire.

Dans l’attente d’un éventuel accord de dernière minute, l’ombre d’une « semaine noire » pour le transport ferroviaire se profile. Les syndicats maintiennent la pression, appelant la direction à rouvrir les négociations pour éviter une paralysie totale. De son côté, la SNCF essaie de montrer des signes de bonne volonté. Certaines évolutions ont déjà été mises en place, comme la communication des plannings six mois à l’avance, mais cela ne semble pas suffisant pour calmer les tensions.

Alors que les jours fériés de mai sont souvent synonymes de mobilité accrue, cette querelle interne menace de prendre en otage un public large, diversifié et vulnérable. Les Algériens de France, par leur présence massive et leur besoin régulier de voyager entre villes et aéroports, apparaissent comme l’un des groupes les plus touchés par cette incertitude. Pour eux comme pour tant d’autres, les jours à venir seront décisifs pour organiser, réorganiser ou carrément annuler des projets auxquels ils tenaient. Dans un pays où le train reste une colonne vertébrale du transport interurbain, cette épreuve révèle une fois de plus la fragilité du système face aux crises sociales.

 

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