Voyage en France : Retailleau ordonne le refoulement de ces Algériens

Bruno Retailleau Algérie France Algériens refoulement

Un nouveau virage vient d’être pris dans les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie, marquant un point de rupture qui pourrait avoir des répercussions durables. Les Algériens détenteurs de passeports diplomatiques, autrefois exemptés de certaines formalités, sont désormais directement concernés par une mesure de refoulement s’ils tentent d’entrer en France sans visa. La France, par le biais de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a clairement donné l’ordre de durcir les conditions d’accès pour ces profils particuliers. Même les Algériens munis de documents officiels ne seront plus automatiquement admis sur le territoire français sans visa, ce qui marque une inflexion majeure dans les usages précédemment en vigueur entre les deux pays.

La mesure de refoulement, décidée par la direction générale de la police nationale française, est sans ambiguïté. Dans un message transmis à ses services, l’état-major de la DGPN ordonne que tous les Algériens titulaires de passeports diplomatiques ou de service devront désormais présenter un visa valide pour franchir les frontières extérieures de la France. Faute de quoi, ces Algériens feront l’objet d’un refoulement immédiat, même s’ils sont en mission officielle. Le mot est lancé : aucun passe-droit ne sera toléré, et la consigne est claire pour les forces de sécurité françaises postées aux points d’entrée stratégiques, comme les aéroports et les postes frontières.

Cette politique de refoulement vise à répondre à une série de tensions croissantes entre Paris et Alger. L’élément déclencheur de cette escalade est l’expulsion récente de douze fonctionnaires français par l’Algérie, une décision perçue par la France comme une provocation diplomatique grave. En réaction, Bruno Retailleau a activé ce qu’il a lui-même qualifié de « riposte graduée », en suspendant les accords conclus en 2007 entre les deux pays, accords qui prévoyaient l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens. Désormais, même pour les missions les plus officielles, les représentants algériens devront impérativement obtenir un visa au préalable, sous peine de se voir opposer une mesure de refoulement à leur arrivée en France.

Pour renforcer la légitimité de cette mesure, les autorités françaises ont convoqué le chargé d’affaires algérien à Paris, afin de lui notifier officiellement ce changement de cap. La diplomatie française, par la voix de Jean-Noël Barrot, n’a pas mâché ses mots, qualifiant la décision algérienne d’« injustifiée et injustifiable ». Il a également souligné que la France répondrait de manière proportionnée mais ferme, ce que la décision de Retailleau sur le refoulement des Algériens illustre parfaitement.

Cette nouvelle directive pourrait avoir des répercussions concrètes dès les prochains jours. Plusieurs Algériens prévus pour des réunions diplomatiques, conférences internationales ou rencontres bilatérales en France pourraient se voir refoulés s’ils n’anticipent pas ce durcissement. Le refoulement, dans ce contexte, devient un outil de pression diplomatique assumé, utilisé par la France pour affirmer sa souveraineté face à une Algérie qui, selon certains observateurs, multiplie les gestes hostiles à l’encontre des intérêts français sur son territoire.

Ce changement affecte directement les relations de travail entre les deux administrations. Jusque-là, les Algériens en possession de passeports diplomatiques bénéficiaient d’un accès facilité, ce qui permettait une fluidité dans les échanges officiels entre Paris et Alger. Désormais, chaque déplacement devra être précédé d’une demande de visa, soumise à examen, et donc potentiellement sujette à refus ou à retard, ce qui complexifie l’agenda diplomatique algérien en France.