Voyage en France : une centaine d’Algériens subissent « une humiliation »

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Chaque année, des milliers d’Algériens rêvent de faire un voyage en France, que ce soit pour des raisons familiales, professionnelles ou culturelles. Pourtant, pour beaucoup d’entre eux, ce projet de voyage se transforme en un véritable parcours du combattant, marqué par des épreuves douloureuses et parfois qualifiées d’humiliantes. Le centre Capago d’Alger, chargé de la réception des demandes de visa pour la France, est au cœur d’une vive polémique après des témoignages accablants sur les conditions d’accueil imposées aux demandeurs algériens.

Parmi ces voix qui s’élèvent, celle d’une ressortissante algérienne a particulièrement retenu l’attention sur les réseaux sociaux. Son message, posté sous le titre évocateur « COUP DE GUEULE CAPAGO ALGER – CE TRAITEMENT EST INADMISSIBLE ! », dénonce un traitement qu’elle juge inacceptable, voire dégradant, infligé à ses propres parents. Selon elle, ce centre de traitement des visas, censé faciliter le voyage vers la France pour les Algériens, devient un lieu où la patience, la santé et la dignité sont mises à rude épreuve. Elle raconte : « Je suis profondément choquée par ce que mes parents ont vécu au centre Capago d’Alger le 15 mai. Leur rendez-vous pour une demande de visa était programmé à 17h. Ils sont arrivés dès 15h, sous la pluie, et n’ont pu accéder au centre qu’à 18h. Et pourtant… ils n’ont été reçus qu’à 4h du matin !!, pour en ressortir à 5h, le 16 mai. »

Ce témoignage met en lumière une réalité de plus en plus fréquente pour les Algériens désireux de voyager en France. Attente interminable, absence totale de communication, manque d’assistance de base : rien ne semble épargner ceux qui tentent, dans la légalité, d’obtenir le précieux sésame pour entrer en France. Le centre Capago, censé être un pont entre deux rives, est accusé de devenir une barrière psychologique et physique pour ces Algériens qui aspirent simplement à un voyage paisible et respectueux.

L’auteure du témoignage insiste sur les conditions inhumaines dans lesquelles se sont retrouvés ses parents. Elle précise qu’ils ont effectué plus de 250 kilomètres pour se rendre à Alger, espérant y être reçus dans des conditions normales. Mais après 14 heures d’attente, sans information ni assistance, leur épuisement physique s’est doublé d’un sentiment d’humiliation profond. « Mes parents sont âgés, épuisés, et ont été traités comme si leur santé et leur dignité ne comptaient pas ! », déplore-t-elle. Ce qui choque le plus, c’est que selon elle, « Capago sait que ce genre de retard se produit, puisqu’une équipe de nuit est en place, mais aucune communication, aucune anticipation, aucune aide. Même pas un minimum pour permettre aux gens de s’approvisionner ou se restaurer. »

Ce récit n’est pas isolé. Sur les réseaux sociaux, des milliers d’internautes algériens qui ont tenté un voyage vers la France partagent des expériences similaires. Beaucoup dénoncent ce qu’ils appellent eux aussi une « humiliation », un mot fort, mais qui revient de plus en plus fréquemment dans les témoignages de ceux qui vivent cette épreuve. La colère monte, non seulement face aux conditions logistiques déplorables, mais aussi face à l’impression de mépris que ressentent nombre de ces citoyens algériens.

Au-delà de l’indignation, certains demandent des comptes. « Comment peut-on accepter ça en 2025, surtout quand on paie ce service à l’avance ? », interroge la même internaute dans son témoignage, avant d’ajouter : « Je cherche à signaler officiellement cet abus et cette atteinte au respect dû aux personnes. » Un appel clair à la responsabilité des autorités concernées, aussi bien du côté algérien que français.

Alors que la France reste une destination privilégiée pour les Algériens, chaque obstacle dans ce processus administratif pèse lourdement. Ce voyage tant espéré vers la France devient pour certains une épreuve, une lutte contre le système, et parfois une blessure morale durable. Pour ces Algériens, ce n’est pas seulement un visa qu’ils cherchent à obtenir, mais un minimum de considération.