Voyage, actualités – Les voyageurs empruntant les liaisons maritimes entre la France et l’Algérie avec leurs véhicules doivent désormais s’acquitter d’une nouvelle taxe avant de quitter le territoire national. Mise en place en octobre 2024, cette redevance sur la consommation des carburants suscite de nombreuses interrogations parmi les passagers qui effectuent régulièrement des traversées entre les deux rives de la Méditerranée.
L’instauration de cette taxe a été confirmée par plusieurs voyageurs ayant transité par les ports algériens. Parmi eux, une passagère ayant récemment embarqué depuis le port de Mostaganem a partagé son expérience sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo postée sur TikTok, elle explique que les automobilistes quittant l’Algérie doivent payer une somme de 500 dinars algériens avant de pouvoir embarquer sur leur ferry. Cette mesure, bien qu’inattendue pour certains, est désormais en vigueur et concerne tous les voyageurs véhiculés au départ du territoire national.
Voyage France Algérie : précision importante sur la nouvelle taxe
Selon le témoignage de la passagère résidant en France, cette taxe ne s’applique qu’à la sortie du territoire et non à l’entrée de l’Algérie. Autrement dit, les automobilistes entrant en Algérie ne sont pas concernés par cette redevance, mais ils devront impérativement la régler lorsqu’ils prendront la route du retour vers leur pays de résidence. Un reçu leur est alors remis après paiement, attestant de leur acquittement.
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L’origine de cette taxe réside dans la loi de Finances 2025, qui a introduit une mesure visant à compenser l’écart entre le prix administré des carburants en Algérie et leur coût réel sur le marché international. L’article en question stipule qu’« une taxe sur la consommation des carburants des véhicules et camions est instituée à chaque sortie aux frontières du pays pour compenser l’écart entre le prix administré et le prix international des carburants (essence et gasoil) ».
Cette mesure vise à réduire les pertes financières engendrées par l’écart de prix entre le marché intérieur algérien, où les carburants sont fortement subventionnés, et le marché extérieur, où les prix sont bien plus élevés. De nombreux véhicules étrangers entrant en Algérie profitent en effet de ces prix avantageux avant de quitter le pays avec leur réservoir plein, ce qui constitue un manque à gagner pour l’État.
Le montant de la taxe est fixé à 500 dinars pour les véhicules de tourisme et grimpe à 3.500 dinars pour les véhicules utilitaires. Ces derniers, généralement plus gourmands en carburant, sont donc soumis à une contribution plus importante.
Pour les voyageurs, cette nouvelle redevance implique de prévoir un budget supplémentaire avant d’embarquer. Beaucoup d’entre eux, notamment ceux résidant à l’étranger, n’ont souvent plus de dinars algériens sur eux au moment de quitter le territoire. Il est donc recommandé de conserver au moins 500 dinars en liquide pour éviter tout désagrément au port.
Si cette taxe peut sembler minime, elle s’ajoute néanmoins aux autres frais de voyage que doivent déjà supporter les passagers, comme le prix des billets, les frais de douane ou encore les dépenses liées au séjour en Algérie. Pour certains habitués des traversées entre la France et l’Algérie, cette nouvelle mesure est perçue comme une contrainte supplémentaire.
Cependant, du point de vue des autorités, cette initiative s’inscrit dans une logique d’équité économique et de rationalisation des dépenses publiques. La subvention des carburants coûte en effet chaque année plusieurs milliards de dinars à l’État algérien. En appliquant cette taxe aux véhicules quittant le territoire, le gouvernement cherche à limiter les pertes et à s’assurer que les bénéficiaires de ces subventions contribuent à leur juste part.
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