Dans un contexte diplomatique de plus en plus tendu, une nouvelle mesure vient bouleverser les déplacements des Algériens en direction de la France. Ce samedi 17 mai, des sources concordantes relayées par Franceinfo ont révélé que la France exige désormais un visa aux Algériens titulaires de passeports diplomatiques ou de service, mettant fin à une exonération en vigueur depuis plusieurs années. Cette décision marque un tournant dans les relations bilatérales, jusque-là régies par les accords de 2007, qui permettaient aux détenteurs de ces documents de circuler librement sans visa entre l’Algérie et la France. Désormais, même les détenteurs de passeports diplomatiques algériens devront faire une demande de visa s’ils souhaitent entrer en France, sans quoi ils feront systématiquement l’objet d’un refus d’admission à la frontière.
Cette nouvelle directive a été transmise à toutes les forces de l’ordre françaises par l’état-major de la direction générale de la police nationale (DGPN). Dans son message, il est clairement stipulé que « tous les ressortissants algériens, titulaires de passeports diplomatiques ou de service, sont soumis à l’obligation de détenir un visa pour franchir les frontières extérieures françaises ». Pour les autorités françaises, cette mesure est une réponse directe à l’expulsion récente de douze fonctionnaires français d’Algérie, une décision jugée « injustifiée et injustifiable » par le Quai d’Orsay. Cette réaction s’inscrit dans une stratégie qualifiée de « riposte graduée », formulée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Les agents français déployés dans les aéroports et points de contrôle aux frontières ont reçu l’ordre d’appliquer strictement cette nouvelle consigne. Tout ressortissant algérien muni d’un passeport diplomatique ou de service et ne disposant pas de visa pour la France devra être refoulé ou faire l’objet d’une procédure de non-admission. La France a également demandé que tout incident ou difficulté liée à l’application de cette consigne fasse immédiatement l’objet d’un rapport détaillé.
À Paris, l’ambassade d’Algérie devient un lieu d’observation diplomatique intense. Le drapeau algérien y flotte toujours, mais le climat est chargé. L’instauration d’un nouveau visa pour les Algériens par la France est perçue par certains comme une escalade, par d’autres comme un bras de fer diplomatique. Il ne s’agit pas d’une mesure isolée : la convocation du chargé d’affaires algérien à Paris s’est accompagnée d’un avertissement ferme. Le gouvernement français a confirmé qu’en réponse à l’expulsion de ses agents en Algérie, il envisageait lui aussi de renvoyer plusieurs diplomates algériens installés sur le sol français.
Ce nouveau visa imposé aux Algériens, même détenteurs de passeports diplomatiques, illustre un changement de ton. Les relations entre la France et l’Algérie se crispent, et cette mesure de visa s’inscrit dans une dynamique conflictuelle plus vaste. Les Algériens concernés devront désormais anticiper leurs déplacements vers la France en soumettant une demande de visa en bonne et due forme, ce qui alourdit les démarches et complique considérablement les mobilités professionnelles et officielles.
Cette mesure pourrait, à terme, avoir des conséquences plus larges sur les échanges bilatéraux, qu’ils soient politiques, économiques ou culturels. Les détenteurs de passeports diplomatiques algériens, jusqu’ici exempts de formalités de visa pour entrer en France, se retrouvent confrontés à une situation inédite. Pour beaucoup d’Algériens en poste ou en mission à l’étranger, cette obligation de visa imposée par la France représente un signal fort, interprété comme un durcissement dans la gestion des relations franco-algériennes.
Dans ce contexte de tensions, la France n’exclut pas d’autres mesures visant les intérêts diplomatiques algériens. Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact réel de ce nouveau visa sur les relations bilatérales, mais ce qui est certain, c’est que le climat diplomatique entre la France et l’Algérie s’est nettement refroidi. L’introduction de ce visa pourrait n’être que le début d’un bras de fer plus profond, avec des répercussions durables sur les dynamiques migratoires, institutionnelles et géopolitiques entre les deux pays.