La valeur de l’allocation touristique en Algérie a récemment connu une augmentation, passant de 85 à 90 puis à 95 euros, ce qui pourrait sembler une bonne nouvelle pour les voyageurs. Cependant, cette hausse reste largement insuffisante pour satisfaire les besoins des Algériens souhaitant voyager à l’étranger. Malgré un regain de forme du dinar face à l’euro sur le marché officiel des devises, les conditions actuelles laissent de nombreux voyageurs sur leur faim.
Cette allocation, qui est censée soutenir les Algériens dans leurs voyages à l’étranger, n’est pas perçue comme à la hauteur des attentes. Bien que le montant ait été revalorisé, il ne couvre toujours pas les dépenses minimales que les voyageurs peuvent engager lors de leur séjour à l’étranger. L’allocation de 95 euros, qui est octroyée une fois par an en échange de 15 000 dinars, est souvent considérée comme dérisoire face aux coûts réels des voyages, notamment en Europe où le coût de la vie est relativement élevé.
Pour aggraver la situation, les voyageurs se retrouvent souvent contraints de se tourner vers le marché noir pour répondre à leurs besoins en devises. Actuellement, sur ce marché parallèle, un euro se vend à environ 245 dinars et est acheté à 247 dinars, un écart significatif par rapport au taux officiel. Cette réalité met en lumière la difficulté croissante des Algériens à gérer leurs finances lorsqu’ils planifient des déplacements à l’étranger.
De nombreux voyageurs expriment leur frustration face à cette situation. Ils évoquent un sentiment d’injustice, estimant que le montant alloué ne prend pas en compte l’inflation et la hausse des prix des biens et services à l’étranger. Les Algériens, qui aspirent à découvrir le monde ou à rendre visite à leur famille à l’étranger, se sentent souvent bloqués par des restrictions financières qui limitent leurs possibilités.
Joint par DNAlgérie, un responsable de l’institution monétaire algérienne, à savoir la banque d’Algérie, a affirmé que des « changements majeurs se préparent », laissant envisager une hausse conséquente du montant de l’allocation touristique dans les tout prochains mois.
Valeur de l’allocation touristique : un voyageur raconte sa mésaventure
Un voyageur a récemment partagé sur les réseaux sociaux une expérience marquante liée à la valeur de l’allocation touristique en Algérie.
Dans une vidéo qui a rapidement fait le tour du web, ce jeune homme a décrit les difficultés qu’il a rencontrées. « J’ai pris mon passeport et mon billet d’avion, puis j’ai commencé à chercher une banque pour obtenir cette allocation. Ma première tentative a été à une agence de la BNA, mais on m’a informé qu’ils ne faisaient pas de change là-bas, » a-t-il déploré. « J’ai ensuite dû me rendre à la BEA, où l’on m’a conseillé de venir tôt le matin en raison du nombre limité de passeports qu’ils pouvaient traiter, » a-t-il ajouté.
« Après avoir visité toutes les banques que je connaissais, je suis finalement arrivé à la Société Générale. Ils ont accepté de procéder au change euros-dinars, mais m’ont demandé de leur remettre mon passeport et mon billet d’avion, ainsi que des copies de ces documents, puis de revenir une heure plus tard. En attendant, j’ai pris un café, perdant un temps précieux, avant de retourner à la banque. Là, j’ai découvert qu’ils avaient vérifié que je n’avais pas déjà obtenu l’allocation touristique pour l’année, » a-t-il raconté.
« Finalement, j’ai reçu une allocation de 90 euros. Mais la question qui se pose est : que pourrais-je réellement faire avec cette somme dans un autre pays ? » a-t-il ironisé. Cela soulignait à quel point ce montant, attribué une fois par an, est dérisoire et ne permet pas de grandes dépenses, surtout en Europe.
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