Jeudi 12 décembre, lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a abordé les défis auxquels fait face le secteur des transports en Algérie. Dans un discours franc et déterminé, il a souligné les responsabilités des acteurs privés dans les dysfonctionnements du système tout en dévoilant des initiatives ambitieuses pour moderniser les infrastructures de transport du pays. Il a également parlé d’une directive donnée par le président Tebboune.
« 70 % des problèmes dans le transport urbain sont imputables aux entreprises privées », a-t-il déclaré. Ces propos pointent directement du doigt la gestion des opérateurs privés, souvent critiqués pour leurs performances insuffisantes. Selon le ministre, ces entreprises devront désormais être jugées avec la même rigueur que les entités publiques, un signal fort en faveur d’une responsabilisation accrue dans le secteur.
Des initiatives ambitieuses pour les transports
Saïd Sayoud a également profité de l’occasion pour annoncer des projets prometteurs qui s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de moderniser le transport en Algérie. L’un des points forts de son discours a été la confirmation de la réception de 15 nouveaux avions par Air Algérie d’ici juin 2025, une directive stricte émanant directement du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Cette acquisition vise à renforcer la flotte aérienne nationale et à améliorer les services offerts par les compagnies algériennes.
En parallèle, le ministre a révélé que le premier tronçon de la ligne ferroviaire reliant Tindouf à la région stratégique de Gara Djebilet sera opérationnel en avril 2025. Ce projet, crucial pour le développement économique du sud-ouest algérien et qui tient à coeur au président Tebboune, facilitera non seulement le transport des passagers, mais surtout celui des matières premières, notamment le minerai de fer de Gara Djebilet.
Une gestion locale critiquée
Le ministre n’a pas seulement pointé les faiblesses des entreprises privées. Il a également critiqué la gestion des directions locales du transport. « Les directeurs des transports au niveau des wilayas ne remplissent pas leurs devoirs comme il se doit », a-t-il affirmé, dénonçant un manque de rigueur dans l’application des politiques publiques.
Cette déclaration met en lumière les difficultés structurelles qui entravent le bon fonctionnement du secteur. Pour y remédier, Saïd Sayoud a souligné la nécessité de réformes organisationnelles, qui pourraient inclure un renforcement des mécanismes de contrôle et une meilleure coordination entre les autorités locales et nationales.
Une ouverture conditionnée au dialogue
Malgré ses critiques envers les entreprises privées, le ministre s’est dit prêt à dialoguer avec leurs représentants, mais sous certaines conditions. « Il ne s’agit pas de céder aux exigences des opérateurs privés, mais de fixer des règles claires pour garantir des prestations de qualité », a-t-il déclaré.
Cette approche, qui combine fermeté et ouverture, vise à instaurer un équilibre entre le secteur public et privé, tout en garantissant un service fiable et accessible pour les citoyens.
Lire également :
Victime d’un arrêt cardiaque en plein vol, un passager étranger sauvé par un médecin algérien
Allocations chomage : deux mauvaises nouvelles confirmées pour les Algériens de France
Voyage : Alger laisse sans voix un touriste étranger (Vidéo)