L’Algérie réalise actuellement certains des projets de transport les plus ambitieux de son histoire, selon le ministre des Transports, Saïd Sayoud. En visite de travail à Sétif, il a affirmé que ces initiatives représentent « les plus prometteuses que notre pays ait lancées depuis l’indépendance ». L’objectif principal de ces investissements est d’améliorer la connectivité entre les régions, d’optimiser le transport des ressources stratégiques et de moderniser les infrastructures existantes.
Parmi les projets phares, le développement du réseau ferroviaire occupe une place centrale. « Le train a atteint le point le plus lointain à l’ouest du pays, à Gara Djebilet, et le plus lointain à l’est, à la mine de phosphate dans la wilaya de Tébessa », a déclaré M. Sayoud. Cette expansion vise à assurer une liaison ferroviaire efficace entre la mine de phosphate de Bled El Hedba (Tébessa) et le port d’Annaba, ainsi qu’entre Gara Djebilet et les ports d’Arzew, Oran et Mostaganem. Ces infrastructures joueront un rôle crucial dans l’exportation des ressources naturelles algériennes et le développement économique du pays.
Le ministre a reconnu certaines « insuffisances » sur certaines lignes de chemin de fer, nécessitant des opérations de mise à niveau. Il a assuré que l’État a alloué les fonds nécessaires à leur réhabilitation, notamment la modernisation de la ligne Constantine-Alger. Un budget de 380 milliards de dinars a été dédié au renforcement des lignes Gara Djebilet-Oran et Bled El Hedba-Annaba. Ces investissements incluent l’acquisition de locomotives de grande puissance et de wagons spécialement conçus pour le transport du minerai.
En termes de transport de passagers, la modernisation de la ligne ferroviaire Constantine-Alger permettra aux trains d’atteindre une vitesse de 100 à 160 km/h, réduisant le temps de trajet de plus de trois heures. « Nous voulons encourager les citoyens à emprunter ce moyen de transport », a souligné le ministre. Pour améliorer encore ce secteur, l’Algérie prévoit de remettre en service plusieurs lignes ferroviaires prisées par les usagers « avant le mois de juin prochain ».
L’infrastructure ferroviaire bénéficiera également d’importants travaux de modernisation, incluant la réhabilitation des gares, la construction de nouvelles installations, la modernisation des feux de signalisation et la mise en place de passages inférieurs et de ponts pour sécuriser les passages à niveau. Pour garantir la disponibilité des pièces de rechange et des experts techniques, un accord a été conclu avec une société espagnole. De plus, des fonds ont été réservés à l’achat de 80 nouvelles locomotives et wagons pour le transport des passagers en 2025.
Le secteur aérien bénéficie également d’investissements significatifs. Air Algérie a passé commande de 16 nouveaux avions, dont la livraison commencera « dans les prochains mois ». « La réception de la moitié de ces appareils résoudra une grande partie des problèmes rencontrés dans le transport aérien », a affirmé M. Sayoud. Ce renouvellement de la flotte vise à améliorer la fréquence des vols, la qualité du service et la couverture des destinations nationales et internationales.
Concernant l’extension de la piste de l’aéroport du 8 Mai 1945 de Aïn Arnat-Sétif, un projet initialement inscrit puis gelé, le ministre a assuré qu’une coordination est en cours entre son département et les autorités locales pour obtenir sa relance. Ce projet revêt une importance capitale pour le développement économique de la région et l’augmentation du trafic aérien.
Lors de sa visite à Sétif, M. Sayoud a inauguré une agence de contrôle technique des véhicules, avant d’inspecter les travaux de dédoublement de la ligne de chemin de fer Sétif-El Gourzi (Constantine) et l’aéroport international du 8 Mai 1945. Ces projets s’inscrivent dans une dynamique plus large visant à moderniser l’ensemble du secteur des transports et à positionner l’Algérie comme un hub logistique régional.
Avec ces investissements massifs dans des projets de grande envergure, l’Algérie ambitionne de transformer ses infrastructures de transport pour répondre aux besoins croissants de sa population et de son économie. L’amélioration des liaisons ferroviaires et aériennes, ainsi que la modernisation des équipements, devraient permettre au pays de franchir une étape décisive vers un développement durable et une meilleure connectivité nationale et internationale.
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