À travers les témoignages d’expatriés vivant en Algérie, certains détails du quotidien peuvent surprendre, voire dérouter, même dans des lieux aussi symboliques que les aéroports. C’est précisément ce qu’a voulu exprimer un ressortissant français installé dans le pays, en évoquant un point bien particulier qui le dérange fortement lors de ses passages à l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger. Dans une déclaration transmise à la rédaction de DNAlgérie, ce Français a partagé une impression qui, selon lui, mérite d’être entendue et peut-être un jour prise en compte pour améliorer l’expérience des voyageurs.
Son commentaire débute pourtant sur une note positive. Il commence par souligner les qualités visibles de l’infrastructure : « L’aéroport d’Alger est très beau, spacieux, propre ». Ces premières impressions témoignent d’un certain niveau de satisfaction sur l’aspect général et l’organisation de l’aérogare. Le Terminal moderne, ses espaces larges et bien entretenus, ainsi que l’ambiance soignée du site sont donc des éléments qu’il ne remet pas en question. Mais très vite, il passe au sujet qui, pour lui, entache cette expérience.
Ce que le Français dit « détester », selon ses propres termes, à l’aéroport international d’Alger, c’est le moment très spécifique de la sortie des passagers. Il explique qu’à chaque arrivée à Alger, une scène bien particulière se reproduit de façon systématique : « C’est le fait de retrouver une tonne de personnes à la sortie à notre arrivée ». Ce flot de monde, massé devant les portes de sortie, est pour lui une source de malaise. Il évoque notamment une situation qu’il n’a pas vécue ailleurs : « Plusieurs nous gênent à la sortie en fonçant à plusieurs pour faire des câlins à leurs proches qui viennent d’arriver ». Cette démonstration spontanée et collective d’émotion familiale, qui est souvent perçue comme chaleureuse et traditionnelle dans la culture algérienne, semble être vécue différemment par cet observateur extérieur.
Ce phénomène, anodin pour certains mais perturbant pour d’autres, soulève une question sur la gestion des flux de passagers à l’arrivée et l’encadrement de l’accès à certaines zones. Dans de nombreux aéroports internationaux, les espaces de réception sont souvent limités ou filtrés, et les contacts directs avec les passagers ne se produisent qu’après qu’ils aient traversé des zones de sécurité ou franchi des barrières physiques. À Alger, la configuration actuelle permet aux proches de s’approcher de très près de la sortie, ce qui crée parfois des scènes de foule assez intenses et désordonnées. Ce moment, souvent synonyme de retrouvailles touchantes et joyeuses pour les familles algériennes, peut alors surprendre voire heurter certains voyageurs peu habitués à ce type d’accueil expressif et collectif.
Le ressortissant français conclut son témoignage sur l’aéroport d’Alger par une note d’espoir : « J’espère que cela changera avec le temps ». Cette phrase traduit une attente de réforme ou d’adaptation, sans pour autant nier la dimension culturelle de cette pratique. Il ne s’agit pas pour lui de remettre en cause les élans affectifs ou la chaleur humaine dont font preuve les Algériens à l’arrivée de leurs proches, mais plutôt d’espérer une meilleure organisation de l’espace pour que les voyageurs puissent sortir sereinement, sans se sentir bousculés ou envahis.
Ce type de témoignage révèle des écarts culturels et des différences de perception qui peuvent être riches d’enseignements. L’aéroport, en tant que point d’entrée et de sortie du territoire, devient alors un lieu de rencontre entre des habitudes locales bien ancrées et des attentes internationales en matière de logistique et de confort. Pour les gestionnaires de l’aéroport d’Alger, ces remarques pourraient éventuellement nourrir une réflexion plus large sur l’organisation des arrivées et la gestion des flux humains, afin de concilier respect des traditions et exigence de fluidité.
Ce témoignage, bien qu’individuel, rappelle que chaque détail dans un aéroport compte et que l’expérience du voyageur ne se limite pas à l’architecture ou à la propreté des lieux. Elle se joue aussi dans les interactions, dans les moments de transition, et dans la manière dont un espace public parvient à accueillir la diversité des comportements et des cultures qui s’y croisent.
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