Algérie actualité – Face à l’absence de bureaux de change officiels, une question se pose du coté des voyageurs : ou faire le change en Algérie ?
Pour la plupart des passagers débarquant en Algérie, la solution la plus attrayante reste le marché informel, car offrant des taux de change plus avantageux que ceux proposés par les banques. Au niveau de la capitale algérienne, les visiteurs ont tendance à échanger toute devise au niveau du Square Port Said, place dans laquelle on croise des cambistes informels tenant des liasses de billets dans leurs mains.
Les membres de la diaspora, ainsi que les touristes se rabattent également vers d’autres marchands informels de devises un peu spéciaux, que ce soit à Alger ou au niveau des autres villes du pays, à savoir des propriétaires de commerces exerçant le change des devises, comme activité supplémentaire. Ces derniers sont bien connus au niveau de chaque quartier. La personne souhaitant échanger ses devises n’a qu’a demander aux commerçants du coin de l’orienter.
Outre les deux options précédentes, les voyageurs peuvent, bien évidemment, faire le change au niveau de certaines agences bancaires, cependant le taux sera moins avantageux.
Ou faire le change en Algérie ? Une vidéo devient virale
Une vidéo publiée sur TikTok par un internaute montre l’existence de bureaux de change à l’aéroport d’Alger, comme celui de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA). Selon lui, l’absence de bureaux de change n’est qu’une excuse pour les voyageurs qui préfèrent éviter le taux de change officiel fixé par la Banque d’Algérie. Il invite les voyageurs à opter pour les bureaux de change de l’aéroport pour un échange sécurisé et légal de leurs devises.
Cependant, certains internautes expriment des réserves quant à cette proposition. Pour eux, le taux de change officiel proposé par les bureaux de change de l’aéroport est moins avantageux que celui du marché informel, notamment pour des montants plus élevés. Alors que le taux officiel tourne autour de 14 000 à 15 000 dinars pour 100 euros, le marché noir propose parfois plus de 24.000 dinars pour la même somme.
Bureaux de change officiels : les explications du ministre des finances
L’attente autour de l’ouverture des bureaux de change en Algérie demeure un sujet d’actualité préoccupant pour de nombreux citoyens. Malgré les promesses répétées et les annonces faites par les autorités, l’inauguration de ces établissements semble continuer à être repoussée, laissant les observateurs et les acteurs économiques dans l’expectative.
Depuis plusieurs mois déjà, le gouvernement algérien avait annoncé son intention d’ouvrir des bureaux de change officiels dans le pays. Cette initiative visait principalement à réguler le marché des changes et à lutter contre le phénomène persistant du marché noir des devises, qui opère en marge du système financier officiel. L’objectif était également de redynamiser l’économie nationale en favorisant les transactions légales et transparentes.
Cependant, malgré ces intentions louables, la concrétisation de ce projet tarde à se matérialiser. Les déclarations du ministre des Finances, Laaziz Faid, en octobre 2023, avaient suscité un certain espoir en annonçant que les bureaux de change ouvriraient leurs portes avant la fin de l’année. Mais force est de constater que cette échéance n’a pas été respectée, alimentant ainsi les frustrations et les interrogations de la population.
Face à ce retard, les membres de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont exprimé leur préoccupation et appelé à accélérer les procédures administratives pour donner les autorisations nécessaires à l’ouverture des bureaux de change. Ils soulignent l’importance de ces établissements pour attirer les fonds de l’économie informelle et pour réduire l’impact néfaste du marché noir des devises sur l’économie nationale.
Concrètement, les propositions émises par la commission parlementaire suggèrent d’ouvrir les premiers bureaux de change dans des endroits stratégiques tels que les aéroports, les ports et les hôtels. Cette approche permettrait de tester le fonctionnement de ces établissements dans des environnements propices aux échanges internationaux, tout en offrant des services de change sécurisés et efficaces aux voyageurs et aux investisseurs étrangers.
Par ailleurs, les membres de la commission insistent sur la nécessité de réglementer strictement ces bureaux de change afin d’éviter les dérives et les abus. Ils appellent à mettre en place des dispositifs de contrôle et de surveillance pour garantir la transparence et la légalité des transactions réalisées. De même, ils recommandent d’adopter des mesures dissuasives à l’encontre des contrevenants qui tenteraient d’exploiter ces établissements à des fins illicites.
Dans cette perspective, le rôle de la Banque d’Algérie apparaît crucial. En effet, c’est cette institution qui détient le pouvoir de réguler le marché des changes et d’autoriser l’ouverture des bureaux de change officiels. Selon les informations fournies par certains responsables gouvernementaux, le dossier des bureaux de change serait actuellement examiné par la Banque d’Algérie, qui devrait prendre une décision dans un avenir proche.
En attendant cette décision, les citoyens algériens continuent de faire face aux défis posés par le marché noir des devises. Les écarts importants entre les taux de change officiels et ceux pratiqués sur le marché informel témoignent de l’urgence de mettre en place des solutions durables et efficaces pour réguler le secteur financier et favoriser le développement économique du pays.
Au final, l’ouverture des bureaux de change en Algérie représente un enjeu majeur pour l’économie nationale et pour le bien-être des citoyens. Il est impératif que les autorités gouvernementales agissent rapidement et de manière décisive pour concrétiser ce projet et garantir un environnement financier stable, transparent et équitable pour tous.
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