C’est une situation qui prend de l’ampleur discrètement, mais qui commence à inquiéter. Des voyageurs algériens, détenteurs de titres de séjour européens, se retrouvent confrontés à une nouvelle forme de restriction en arrivant en France. La France n’a encore rien annoncé officiellement, mais les témoignages se multiplient, et tous pointent vers une réalité de plus en plus difficile pour certains voyageurs algériens. Le problème ? Leur entrée sur le territoire français, même avec des documents en règle, est désormais remise en question.
Un exemple précis illustre bien cette évolution. Un Algérien vivant au Portugal a récemment raconté à la rédaction de DNAlgérie une mésaventure survenue à son arrivée en France. “Ayant récemment eu une carte de séjour au Portugal, je pensais que je pouvais aller avec en France, sans le moindre pépin, comme le faisaient de nombreux compatriotes avant moi, cependant, j’ai vécu une mésaventure lunaire. En arrivant à l’aéroport de Marseille, sur un vol depuis Alger, l’agent de la PAF m’a arrêté et m’a affirmé que vu que je détenais une carte portugaise, il fallait que je passe par le Portugal et qu’il avait le droit de me renvoyer en Algérie.”
Le voyageur algérien a dû faire preuve de persévérance pour ne pas être refoulé. “Il m’a demandé de lui fournir des preuves attestant que je vis au Portugal et que je ne vais rester en France pour m’y installer. Je lui ai alors montré mon contrat de travail au Portugal, mes fiches de paie et ma carte bancaire du Portugal. Il m’a laissé passer, mais il m’a clairement signifié que c’était la première et la dernière fois que je passais par la France. Il m’a dit qu’il fallait aller au Portugal.”
Ce cas n’est pas isolé. D’autres voyageurs algériens vivant dans différents pays européens font état d’un durcissement de ton aux points d’entrée en France. Si la liberté de circulation reste en vigueur dans l’espace Schengen, la France semble exercer un droit d’interprétation plus strict lorsqu’il s’agit des voyageurs algériens, surtout lorsqu’ils viennent d’un pays comme le Portugal, l’Espagne ou l’Italie avec un titre de séjour local.
Ce resserrement intervient alors que les relations entre la France et l’Algérie traversent une période tendue. Certaines sources avancent que ce contexte diplomatique pourrait expliquer la mise en place de ces nouvelles consignes, même si aucune circulaire officielle n’a été publiée. Dans les faits, ce sont les voyageurs algériens qui en font les frais, sans toujours comprendre pourquoi leur dossier est soudainement considéré comme incomplet.
Les conséquences sont concrètes. Désormais, les voyageurs algériens munis d’un titre de séjour délivré par un autre pays européen doivent s’attendre à devoir justifier leur résidence réelle, leur activité professionnelle et leur intention de ne pas s’installer en France. Un contrat de travail, des bulletins de salaire, des relevés bancaires… tout cela devient indispensable, même pour une simple escale.
Pour beaucoup de voyageurs algériens, c’est un bouleversement. Ils étaient nombreux à penser que leurs déplacements entre l’Algérie, leur pays de résidence européen et la France resteraient fluides, comme auparavant. Cette nouvelle réalité les pousse à repenser leurs itinéraires. Désormais, mieux vaut transiter d’abord par le Portugal, l’Espagne ou l’Italie avant d’envisager d’entrer en France.