Dans une récente entrevue accordée à une chaîne de télévision privée algérienne, Mokhtar Said Mediouni, le PDG de l’aéroport international d’Alger, a soulevé une question sensible concernant l’afflux de pèlerins (Hadjis) venant des villes de l’intérieur de l’Algérie pour le Hadj. Ses remarques ont suscité des réactions mitigées, mettant en lumière les défis logistiques auxquels l’aéroport est confronté chaque année lors de cette période sacrée.
« Le problème de la période du Hadj à l’aéroport d’Alger réside dans le nombre considérable d’accompagnateurs que les Hadjis de l’intérieur du pays emmènent avec eux. Il est courant de voir jusqu’à 100 personnes les accompagner. Cela crée une sorte de voyage pour ces derniers. De plus, chaque Hadji a un minimum de 30 véhicules qui l’attendent à son arrivée, ce qui pose des défis majeurs en termes de gestion des parkings et des aérogares », a déclaré M. Mediouni.
Cette déclaration franche a suscité diverses réactions au sein de la société. Certains ont exprimé leur compréhension des préoccupations logistiques soulevées par le PDG, soulignant l’importance de garantir un fonctionnement fluide de l’aéroport pour tous les passagers, y compris ceux effectuant le Hadj. D’autres, cependant, ont critiqué le ton utilisé, le jugeant peu empathique à l’égard des pèlerins et de leurs traditions.
Pourtant, M. Mediouni a souligné que des mesures étaient prises pour faire face à cet afflux annuel de pèlerins. « Nous mettons en place diverses facilitations pour répondre à ces défis logistiques. Des salles de prière extérieures, des sanitaires supplémentaires et des points d’eau pré-installés près des parkings sont en cours d’installation. De plus, des distributeurs automatiques proposant de l’eau, des sandwichs et d’autres collations seront disponibles dans les aérogares et aux entrées de l’aéroport », a-t-il expliqué.
Ces initiatives visent à améliorer l’expérience des pèlerins et à atténuer les problèmes logistiques souvent associés à la période du Hadj. Elles témoignent également de l’engagement de l’aéroport international d’Alger à fournir un service de qualité, en tenant compte des besoins spécifiques de chaque catégorie de passagers.
Néanmoins, il est crucial de reconnaître que la question du Hadj va bien au-delà des considérations logistiques. Pour de nombreux Algériens, le pèlerinage à La Mecque revêt une signification profondément spirituelle et culturelle. Il représente un moment de dévotion, de communion et de connexion avec la tradition islamique. Par conséquent, il est essentiel que les efforts déployés par l’aéroport pour faciliter le voyage des pèlerins ne compromettent pas l’aspect sacré et symbolique de cette pratique religieuse.
Aéroport international d’Alger : combien doivent payer les Hadjis au total ?
Le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs a récemment annoncé que le coût du pèlerinage à la Mecque pour la saison 2024 s’élevait à 840 000 DA. Cette nouvelle a suscité diverses réactions, mettant en lumière les préoccupations croissantes concernant l’accessibilité financière de ce pilier important de l’islam.
Selon le communiqué du ministère, cette somme comprend les frais du voyage aller-retour en avion (17 millions de centimes), de l’hébergement, de la restauration et du transport dans les Lieux saints (67 millions de centimes). Pour beaucoup d’Algériens, cette dépense représente un investissement significatif et parfois prohibitif.
Pour mettre en perspective ce coût, il est nécessaire de le comparer à celui des autres pays. Au taux bancaire officiel, 840 000 DA équivalent à environ 5800 €, tandis qu’au taux du marché noir, cela équivaut à environ 3500 €. Ces chiffres soulignent la charge financière que représente le pèlerinage à la Mecque pour de nombreuses familles algériennes, en particulier celles dont les revenus sont modestes.
Il est également intéressant de noter que le coût du hadj en 2024 est presque revenu à son niveau de 2022, après une réduction exceptionnelle décidée par le Conseil des ministres l’année précédente. Cette réduction temporaire avait permis à davantage de personnes de réaliser leur pèlerinage, mais de nombreux Algériens ont exprimé leur déception quant au retour à des tarifs plus élevés cette année.
Les réactions sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook du ministère des Affaires religieuses, reflètent le mécontentement et les préoccupations de nombreux citoyens. De nombreux commentaires regrettent que le pèlerinage à la Mecque, l’un des piliers les plus sacrés de l’islam, soit devenu si coûteux qu’il n’est plus accessible à la majorité des bourses moyennes.
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