Accusé d’escroquerie en France, Belaili rompt le silence

Belaili

Le nom de Youcef Belaili revient une nouvelle fois au-devant de la scène, cette fois dans un contexte judiciaire et sportif particulièrement tendu. L’ancien international algérien est accusé par l’AC Ajaccio d’escroquerie, une affaire qui secoue de plein fouet le club corse déjà plongé dans une crise profonde. Belaili, de son côté, dément catégoriquement et affirme que la FIFA lui a donné raison dans ce dossier. Dans une déclaration claire, il a insisté : « La FIFA m’a donné raison dans cette affaire, et toutes les preuves et les contrats sont enregistrés auprès d’elle. J’ai gagné 380 000 euros que j’ai versés à mon club en Arabie saoudite, mais Ajaccio ne m’a pas encore remboursé jusqu’à présent. Tout ce qui se dit n’est que rumeurs, et je remercie l’avocat qui m’a soutenu. Louange à Dieu, Il est avec moi. » Ces propos montrent que Belaili ne compte pas se laisser accabler par les accusations qu’il juge infondées.

Du côté du club corse, le ton est bien différent. Dans un communiqué publié vendredi 26 septembre, l’AC Ajaccio a interpellé directement la FIFA à travers une lettre ouverte, dénonçant une « situation ubuesque et profondément injuste ». La décision rendue le 11 juillet 2025 par l’instance internationale est présentée comme un coup dur qui fragilise encore davantage un club qui a connu une chute vertigineuse, passant en une intersaison de la Ligue 2 à la Régional 2. Pour les dirigeants ajacciens, l’affaire Belaili est un symbole de ce déclin et un danger pour leur survie sportive et financière.

Au cœur du litige se trouve la somme de 380 000 euros. Selon le communiqué de l’AC Ajaccio, le Tribunal Arbitral du Sport avait condamné en avril 2023 Belaili à rembourser cette dette à son ancien club, Al-Ahli Saudi FC. Le joueur aurait ensuite saisi la FIFA en 2024 pour réclamer ce montant à Ajaccio, s’appuyant sur un protocole d’accord censé avoir été signé par l’ex-directeur général du club corse, Alain Caldarella, et par les dirigeants d’Al-Ahli. Or, le club affirme que ce document est un « faux manifeste », dénonçant une manœuvre frauduleuse. Les dirigeants insulaires mettent en avant plusieurs éléments pour étayer leur thèse : le club saoudien a officiellement démenti l’existence de ce protocole, Alain Caldarella a déposé plainte pour faux et usage de faux, et ledit accord n’a jamais été évoqué lors du jugement initial du TAS en 2023. Pour Ajaccio, tout cela démontre que la décision de la FIFA repose sur un montage artificiel.

Les conséquences sont lourdes pour l’AC Ajaccio. Le club se retrouve interdit de recrutement et qualifie sa situation de « mort clinique ». Le nouveau bureau, en place depuis le 8 septembre, estime avoir hérité d’une situation catastrophique, fruit de l’inaction de l’ancienne direction qui n’aurait pris aucune mesure défensive face à l’affaire Belaili. Cette interdiction de transfert vient s’ajouter à une descente sportive brutale, fragilisant encore plus la structure et ses perspectives de redressement.

Dans son communiqué, le club insulaire pose une question centrale : « Pourquoi Al-Ahli a-t-il poursuivi le joueur, et non l’AC Ajaccio, s’il existait un engagement écrit de notre part à régler cette dette ? ». Pour ses dirigeants français, la réponse est évidente : ce document n’a jamais existé. Ils vont jusqu’à accuser le camp Belaili d’avoir fabriqué cette pièce dans l’unique but de détourner près de 400 000 euros au détriment du club corse. Cette accusation frontale met en lumière la profondeur du conflit entre les deux parties.

Belaili, pour sa part, maintient sa ligne de défense et s’appuie sur la décision de la FIFA, qui lui a donné gain de cause. Il insiste sur le fait que les preuves sont entre les mains de l’instance internationale et rejette fermement les accusations portées contre lui. Pour lui, il ne s’agit que de rumeurs destinées à ternir son image. Le joueur se présente comme victime d’une campagne de dénigrement et affirme que la vérité a déjà été établie par la plus haute autorité du football mondial.

Cette affaire révèle ainsi un fossé profond entre la position du joueur et celle de son ancien club. Tandis que Belaili s’abrite derrière la décision de la FIFA et continue de clamer son innocence, Ajaccio estime que la vérité a été travestie par des documents frauduleux et tente de faire valoir ses preuves auprès des instances internationales. Les conséquences, elles, sont bien réelles : une interdiction de recrutement, une descente sportive historique, et une image écornée pour les deux parties.