Administration zéro papier : tout comme la France, l’Algérie va lancer l’identité numérique

identité numérique Algérie

Dans un monde de plus en plus connecté, où la numérisation joue un rôle de plus en plus central dans notre quotidien, l’Algérie s’apprête à franchir une étape majeure en lançant son programme d’identité numérique. Inspirée par les avancées réalisées en la matière par d’autres nations, dont la France, cette initiative représente un tournant significatif dans la modernisation de l’administration et la simplification des interactions entre les citoyens et les services gouvernementaux.

Le Haut Commissariat au Numérique (HCN) a dévoilé un ensemble ambitieux de projets visant à transformer le paysage numérique de l’Algérie. Au cœur de ces initiatives se trouve la construction de deux datacenters ultramodernes, l’un à Alger et l’autre à Blida, conçus pour répondre aux besoins croissants en matière de stockage et de traitement des données. Ces infrastructures, dotées de 300 racks chacune, symbolisent l’engagement ferme du gouvernement algérien envers la numérisation de ses services et l’établissement d’une administration zéro papier.

Cependant, le projet le plus emblématique est sans doute la création du Centre National Algérien des Services Numériques. Ce centre, qui servira de pivot pour le déploiement du e-gouvernement à travers le pays, incarne l’ambition de l’Algérie de se positionner à l’avant-garde de la révolution numérique en Afrique du Nord. Grâce à des services numériques centralisés, ce centre vise à simplifier et à rationaliser les processus administratifs, ouvrant ainsi la voie à une administration plus efficace et accessible pour tous les citoyens.

Concrètement, quels sont les avantages de cette identité numérique, qui sera lancée en Algérie ? Tout d’abord, elle permettra aux citoyens de réaliser leurs démarches administratives en ligne, sans avoir à fournir de documents papier ni à se déplacer physiquement. Grâce à une plateforme unifiée, les utilisateurs pourront effectuer toutes leurs transactions avec l’administration depuis un seul et même portail, facilitant ainsi grandement leur expérience. De plus, l’interopérabilité entre les différentes administrations garantira une fluidité dans les échanges d’informations, évitant ainsi les redondances et les inefficacités.

Mais l’identité numérique va au-delà de la sphère gouvernementale. En effet, elle pourra également être utilisée pour accéder à des services tiers, tels que les plateformes de commerce électronique ou les services bancaires en ligne. Cette extension de son utilisation offre un potentiel considérable en termes de simplification des interactions en ligne et de renforcement de la confiance entre les utilisateurs et les fournisseurs de services.

Identité numérique en Algérie : les explications d’un expert

Tadjeddine Bachir, spécialiste en e-gouvernement et protection des données personnelles, exprime son point de vue sur la mise en place de ce centre à travers ses canaux de communication en ligne. « Cette initiative constituera un véritable catalyseur pour renforcer l’économie nationale en favorisant l’innovation, stimulant la croissance et instaurant la transparence et l’égalité des chances », déclare-t-il.

Il souligne l’importance de collaborer avec des institutions ayant déjà fait leurs preuves dans ce domaine, telles que l’Autorité Gouvernementale de Certification Électronique (AGCE), qui a fortement investi dans le développement de solutions d’identification électronique et détient des certifications internationales. Tadjeddine Bachir met en lumière le produit de l’AGCE, le « Virtual ID », qui offre déjà une forme d’identité numérique aux citoyens. Il souligne également que la signature électronique proposée par cette autorité confère aux documents numériques une valeur légale incontestable, grâce à un cadre légal approprié, notamment la loi 15-04.

En ce qui concerne la gestion des datacenters nationaux, Tadjeddine Bachir insiste sur la nécessité d’assurer un transfert technologique adéquat afin d’éviter que les entreprises étrangères ne monopolisent cette responsabilité. Il affirme que l’Algérie possède les compétences nécessaires pour garantir sa souveraineté numérique et devrait donc jouer un rôle central dans la gestion de ces infrastructures stratégiques.

Par ailleurs, il met en avant l’importance d’impliquer l’écosystème numérique local dans le développement des applications métiers. Il suggère même de rendre le code des applications en open source, ce qui permettrait aux entreprises algériennes spécialisées dans les services numériques d’innover et de proposer des extensions aux solutions existantes. Cette approche favoriserait également la création d’une marketplace pour ces extensions, stimulant ainsi l’économie numérique locale.

Enfin, cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement et du Président de la République de moderniser l’administration et de libérer le secteur public et privé du poids de la bureaucratie. Elle constitue un pas décisif vers un avenir où la technologie jouera un rôle central dans la gestion des affaires de l’État et où la simplification des procédures administratives sera la norme.

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