Aéroport d’Alger : 182.000 euros retrouvées dans des « dattes »

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À l’aéroport international d’Alger, une affaire pour le moins inattendue a été révélée, mêlant euros, dattes et tentative de fuite vers l’étranger. Dans ce contexte, la police aux frontières, en étroite collaboration avec les services des douanes, a mis en échec une opération de contrebande impliquant une somme impressionnante de 182 500 euros.

Cette tentative a eu lieu, au cours de la semaine dernière, à l’aéroport Houari Boumédiène, où deux individus ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer pour un vol en direction de l’aéroport d’Istanbul, en Turquie. Les agents ont découvert que les euros étaient minutieusement dissimulés dans des enveloppes postales glissées au cœur de boîtes de dattes, habilement dissimulées parmi leurs effets personnels. Cette manœuvre visait à contourner les contrôles habituels à l’aéroport d’Alger, en exploitant l’apparente banalité de produits alimentaires courants.

Grâce à une vigilance renforcée au sein de l’aéroport d’Alger, l’opération de contrebande de ces euros n’a pas abouti, malgré les précautions prises par les auteurs présumés. La somme retrouvée à l’aéroport a immédiatement éveillé les soupçons des autorités, qui ont élargi l’enquête. Celle-ci a rapidement conduit à l’identification et à l’arrestation d’un troisième membre du réseau, localisé dans une wilaya de l’Est algérien. Cette extension territoriale de l’affaire a donné une nouvelle dimension à l’enquête, révélant une organisation plus structurée qu’il n’y paraissait initialement.

Lors des perquisitions menées aux domiciles des suspects, les forces de l’ordre ont mis la main sur 12 000 euros supplémentaires, venant s’ajouter au montant déjà saisi à l’aéroport d’Alger. Mais ce n’est pas tout : les enquêteurs ont également découvert 1 352 pièces de monnaie anciennes, représentant une valeur patrimoniale et archéologique considérable. Cette découverte laisse penser que le réseau ne se contentait pas du trafic de devises, mais s’adonnait également à des activités liées à la contrebande d’objets archéologiques.

La fouille a également permis la saisie d’un pistolet de catégorie 7 et d’une arme blanche de catégorie 6, à savoir un grand poignard en métal argenté. Ce type d’armement, associé à une tentative de transfert de devises à l’aéroport d’Alger, renforce le caractère dangereux et organisé du groupe impliqué. L’opération s’est soldée par la récupération d’un montant estimé à plus de 1,76 million de dinars algériens, issu selon les autorités des activités illicites du réseau.

Tous les suspects ont été présentés devant le procureur de la République près du tribunal de Dar El Beïda. Ils devront répondre d’une série de chefs d’accusation particulièrement lourds, notamment la détention illégale d’armes de catégories 6 et 7, une tentative de contrebande menaçant gravement l’économie nationale, des infractions à la législation régissant les mouvements de capitaux à l’entrée et à la sortie du pays, ainsi que le blanchiment d’argent. À cela s’ajoutent des accusations de dissimulation d’objets issus de fouilles archéologiques effectuées sans autorisation préalable.

Cette affaire, qui s’est jouée dans l’enceinte de l’aéroport d’Alger, rappelle l’importance des contrôles renforcés sur les mouvements d’euros en territoire national, surtout lorsqu’ils se mêlent à d’autres infractions. Le rôle des autorités douanières et policières à l’aéroport d’Alger s’avère ici déterminant dans la protection du patrimoine, du système économique et de la sécurité nationale. L’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels autres complices ou ramifications internationales, notamment en lien avec la destination finale supposée des euros : la Turquie.