Aéroport d’Alger : des voyageurs font les « rusés », ils risquent 2 ans de prison

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Récemment, trois individus ont été interpellés à l’aéroport Houari Boumediene d’Alger alors qu’ils tentaient de frauder les contrôles douaniers en dissimulant des sommes considérables d’euros en vue de leur transfert illicite vers des pays étrangers, dont la Turquie et les Émirats arabes unis. L’originalité et la ruse déployées pour masquer ces fonds témoignent de la créativité parfois déployée par certains voyageurs cherchant à contourner les lois strictes sur l’exportation des devises.

Les faits, selon Ennahar, ont débuté lorsque des agents de sécurité aéroportuaire exerçant à l’aéroport d’Alger, en réalisant des contrôles minutieux, ont découvert que plusieurs voyageurs tentaient de sortir des sommes importantes d’argent sans avoir de justificatifs bancaires ou de déclarations préalables. Il est important de noter que selon les lois algériennes, toute exportation de devises supérieure à un certain montant nécessite une autorisation formelle délivrée par les autorités compétentes, afin d’éviter les risques liés au blanchiment d’argent ou au financement du terrorisme.

Les autorités ont rapidement découvert que les suspects avaient utilisé des méthodes particulièrement astucieuses pour cacher les fonds en euros, rendant leur détection difficile durant les fouilles. Ces techniques de dissimulation, qui allaient de l’utilisation de vêtements spécialement modifiés à des objets du quotidien, ont été les clés qui ont permis de mettre en lumière cette tentative de fraude.

Le premier suspect, un homme dans la cinquantaine, a été arrêté à l’aéroport d’Alger alors qu’il transportait une somme de 9 500 euros cachée sous la ceinture de son pantalon, précisément sur le côté gauche. Ce stratagème semble avoir été conçu pour échapper aux contrôles, en dissimulant l’argent dans une zone du corps difficile à inspecter sans un examen approfondi. Ce type de manipulation vestimentaire, bien que peu conventionnel, montre jusqu’où certains individus sont prêts à aller pour tenter de transférer illégalement des fonds. Lors de son audition, cet homme a prétendu avoir omis de présenter le justificatif bancaire approprié, tout en présentant des documents relatifs à un autre montant, ce qui a nui à sa crédibilité. Il a affirmé qu’il n’avait aucune intention criminelle, mais son explication n’a pas convaincu le tribunal, qui a rapidement estimé qu’il y avait une intention de frauder les autorités.

Le deuxième individu, un homme marié, a quant à lui choisi une méthode différente mais tout aussi ingénieuse pour dissimuler les 5 500 euros qu’il transportait. En effet, au moment de son contrôle, les agents ont observé des marques de couture visibles sur son pantalon. Après un examen plus approfondi, ils ont découvert que l’argent était caché dans une doublure secrète, sur la ceinture du pantalon, juste sous la taille. Ce type de dissimulation est souvent difficile à détecter, car il repose sur des éléments vestimentaires qui ne suscitent pas immédiatement l’attention des autorités. Le suspect a tenté de nier sa culpabilité en expliquant qu’il avait l’intention de déclarer la somme avant d’être intercepté. Cependant, cette explication n’a pas été jugée plausible par les enquêteurs, qui ont mis en lumière le caractère délibéré de la fraude.

Enfin, le troisième suspect, un autre homme, a été appréhendé alors qu’il transportait 6 000 euros cachés dans un tube de dentifrice. Cette méthode, bien que peu commune, a une logique derrière elle : un tube de dentifrice étant un objet du quotidien, il est moins susceptible d’être scruté en profondeur lors des fouilles. Ce cas illustre à quel point les fraudeurs peuvent être inventifs pour contourner les contrôles de sécurité. L’individu a contesté la découverte, prétendant que l’argent n’avait pas été caché dans le tube, mais dans une autre partie de ses bagages. Cependant, l’enquête a confirmé la fraude, et les preuves collectées ont corroboré la version des agents de sécurité.

Les trois suspects ont été arrêtés et déférés devant le parquet de la République de Dar El Beida. Au cours de l’audience, il a été révélé que tous les fonds saisis étaient exempts de toute justification légale. La défense des accusés a fait état de documents relatifs à d’autres montants, mais ceux-ci ne couvraient en aucun cas l’ensemble des sommes cachées. Cette absence de transparence et de déclarations adéquates a conduit le procureur à requérir des peines sévères à l’encontre des prévenus.

Le procureur a demandé une peine de deux ans de prison pour chaque accusé, en plus d’une amende équivalente à deux fois la somme en jeu pour chaque infraction. Cette sanction, si elle est confirmée par le tribunal, pourrait servir de dissuasion aux éventuels fraudeurs cherchant à contourner les règles en matière d’exportation de devises, notamment les voyageurs au départ de l’aéroport d’Alger. Les autorités mettent en avant l’importance de respecter les réglementations sur le mouvement des capitaux, qui visent à protéger l’économie nationale et à prévenir les abus.

Ce cas illustre non seulement l’ingéniosité des fraudeurs, mais aussi l’importance de maintenir un contrôle strict sur les flux financiers transfrontaliers. Le recours à des méthodes aussi subtiles que la dissimulation dans des vêtements ou des objets du quotidien montre que certains voyageurs sont prêts à prendre des risques considérables pour contourner les lois en vigueur. Les services de sécurité et de douane, eux, doivent constamment innover et adapter leurs méthodes pour rester un pas en avance sur ces pratiques frauduleuses.

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