La chambre pénale du tribunal d’Alger a examiné, ce mercredi, le cas d’un douanier de l’aéroport Houari Boumediene d’Alger, identifié sous les initiales « A.Q. », accusé de détournement de biens saisis. L’affaire concerne 24 téléphones portables de haute gamme, retrouvés en sa possession lors d’une descente inopinée dans son bureau.
Lors de cette opération de contrôle, une partie des téléphones était dissimulée sous ses vêtements, tandis que le reste se trouvait dans un sac à main placé à proximité. Cette perquisition a conduit à l’arrestation immédiate du suspect ainsi que d’une autre agente des douanes présente sur les lieux au moment des faits. C’est en effet ce dont fait part le média arabophone Ennahar.
Lors du procès en appel, le prévenu, A. Q., a contesté la sentence rendue en première instance par le tribunal de Dar El Beïda, qui l’avait condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Quant à la deuxième accusée, elle avait bénéficié d’un acquittement. Tous deux étaient poursuivis pour abus de fonction et détournement de biens publics.
Les faits remontent au 27 mars 2024, lorsqu’une directive du directeur principal des inspecteurs des douanes a ordonné une fouille immédiate du bureau de l’agent concerné, suite à des informations compromettantes le visant. Lors de cette fouille, l’inspecteur en charge a demandé à l’agente présente de quitter le bureau avant de procéder à l’inspection.
La fouille corporelle a révélé la présence de dix téléphones cachés sous ses vêtements, tandis que quatorze autres ont été retrouvés dans un sac à main placé à côté de lui. Cette situation a entraîné la mise en détention du douanier ainsi que celle de l’agente, dont les déclarations se sont avérées contradictoires lors de l’enquête.
L’agent a initialement déclaré que le sac lui avait été remis par sa collègue dans le couloir, alors que cette dernière affirmait le lui avoir donné directement dans son bureau pour transmission au service des contentieux. Toutefois, en l’absence de preuves vidéo à l’appui, leurs témoignages ont été remaniés lors de l’instruction.
Durant l’audience, le prévenu a nié toute implication dans une quelconque infraction et a insisté sur le fait que les téléphones saisis devaient être transmis au service des contentieux, conformément aux instructions de sa supérieure. Il a expliqué avoir simplement conservé les appareils en attendant de les remettre officiellement.
La défense du douanier exerçant à l’aéroport d’Alger a dénoncé des lacunes dans l’enquête judiciaire, mettant en avant la durée excessive de l’instruction, qui a traîné pendant plus de six mois. Elle a aussi soulevé l’absence de vidéos de surveillance claires pour établir avec certitude la chaîne de responsabilité. Les vidéos fournies à la défense ne correspondaient pas à la période des faits, l’une datant du 29 février et l’autre du 2 mai, sans rapport direct avec l’événement litigieux.
Face à ces éléments, le procureur général a requis un durcissement de la peine à l’encontre du douanier exerçant à l’aéroport international de la ville d’Alger, insistant sur la gravité des faits reprochés. La décision finale du tribunal sera rendue lors d’une audience ultérieure.
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