Aéroport d’Alger : deux femmes arrêtées avec 120.400 euros

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Dans une opération conjointe menée par la police des frontières et les services des douanes, deux femmes ont été arrêtées à l’aéroport international d’Alger Houari Boumédiène alors qu’elles tentaient de quitter le territoire national à destination de l’aéroport d’Istanbul, en Turquie. Les faits se sont déroulés dans une atmosphère tendue à l’aéroport, où les agents de contrôle ont découvert, dissimulés habilement dans les bagages et vêtements des deux femmes, un montant total de 120 400 euros ainsi que 1 880 dollars américains. Les deux femmes n’avaient pas déclaré ces devises, comme l’exige la réglementation en vigueur, ce qui a immédiatement éveillé les soupçons des autorités douanières présentes à l’aéroport d’Alger.

Les premières investigations ont rapidement démontré que les femmes interpellées ne tentaient pas uniquement de contourner les formalités de déclaration de devises. Selon les enquêteurs spécialisés dans la lutte contre la criminalité transnationale, les deux femmes appartiennent à un réseau criminel structuré et actif, dont les ramifications s’étendent au-delà de la simple tentative de transfert de fonds illicites. Ce réseau est soupçonné de blanchiment d’argent, de trafic de devises à grande échelle, ainsi que d’importation illégale de marchandises étrangères, souvent sans licence ou déclaration en douane. L’intervention rapide et coordonnée des services de sécurité à l’aéroport d’Alger a permis de mettre un coup d’arrêt à une opération minutieusement préparée par ces femmes.

L’enquête s’est prolongée hors du périmètre de l’aéroport, toujours sous la coordination du parquet compétent. Les forces de l’ordre ont procédé à la fouille de plusieurs lieux liés aux deux femmes arrêtées, notamment leurs domiciles respectifs et deux entrepôts exploités par les membres du réseau. Ces fouilles ont conduit à l’arrestation de quatre autres suspects, également soupçonnés d’avoir participé à ces activités criminelles. À l’intérieur des entrepôts, les enquêteurs ont mis la main sur plus de 5 000 articles de provenance étrangère, importés en violation de la législation algérienne. Ces marchandises, d’une grande diversité, comprenaient des produits cosmétiques, des pièces de rechange pour véhicules, des vêtements ainsi que des denrées alimentaires. Toutes ces saisies confirment l’ampleur des opérations commerciales non déclarées menées par ce réseau.

En parallèle à ces saisies matérielles, les forces de sécurité ont découvert une nouvelle somme d’argent en devises : 16 200 euros, cachés dans l’un des domiciles perquisitionnés. À cela s’ajoute une somme en monnaie locale estimée à environ 15,8 millions de centimes, équivalant à 1,58 million de dinars, considérée comme issue directement des revenus générés par les activités illégales de cette organisation. Les preuves matérielles accumulées confortent l’hypothèse selon laquelle ce groupe, dont faisaient partie les deux femmes arrêtées à l’aéroport d’Alger, avait pour but de transférer discrètement de grandes sommes à l’étranger dans une logique de blanchiment et de fuite de capitaux.

À la suite de ces découvertes, les six suspects, dont les deux femmes interceptées à l’aéroport d’Alger, ont été traduits devant le procureur de la République près du tribunal d’El Harrach, rattaché à la Cour de Dar El Beïda. Le traitement judiciaire de cette affaire est désormais entre les mains des autorités compétentes, qui devront déterminer l’ampleur exacte du réseau et identifier d’éventuelles complicités encore en fuite. Ce coup de filet réalisé à l’aéroport d’Alger met en lumière les défis sécuritaires liés aux flux financiers illicites et le rôle central que peuvent jouer certaines femmes dans des opérations logistiques de ce type.

Ce n’est pas la première fois que les services de l’aéroport d’Alger déjouent des tentatives d’exportation illégale de devises. Toutefois, la nature organisée de cette opération, la quantité élevée de devises transportées par ces femmes et l’interconnexion entre différents lieux de stockage démontrent un niveau de préparation inhabituel. L’aéroport reste un point stratégique pour le trafic transfrontalier, et les femmes impliquées dans ce dossier montrent que les profils changent, mais que les techniques de dissimulation évoluent tout autant.