Le 2 juin dernier, à l’aéroport de Paris Roissy, une situation inattendue a bouleversé le quotidien de Soraya, une Franco-Algérienne installée en France depuis plus de trois décennies. Alors qu’elle se préparait à embarquer pour un vol à destination d’Alger, la Franco-Algérienne a été interpellée par la Police de l’air et des frontières. Au cours du contrôle à Roissy, la Franco-Algérienne découvre avec stupéfaction qu’elle fait l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français, une OQTF, accompagnée d’une Interdiction de retour sur le territoire français, une IRTF. Selon Le Monde, qui révèle l’affaire ce mercredi 11 juin, cette mesure administrative est généralement réservée aux personnes sans titre de séjour ou en situation irrégulière. Ce n’est pas le cas de Soraya, Franco-Algérienne naturalisée en 1997, qui affirme avoir vécu sans interruption sur le sol français depuis 1993.
La décision émanant de la préfecture de police de Paris repose sur un motif contesté par la principale concernée, selon Le Monde. Les autorités estiment que Soraya ne réside pas de façon effective et permanente dans un logement reconnu comme étant son habitation principale. Un argument que la Franco-Algérienne réfute fermement, affirmant vivre en France avec son mari et leurs trois enfants. Elle y travaille et assure y avoir construit sa vie depuis plus de trente ans. En outre, la préfecture invoque une autre raison pour justifier l’OQTF : une ancienne affaire de falsification de documents lors d’une demande de titre de séjour avant sa naturalisation. Une affaire tranchée en 2001 par la justice en faveur de l’administration. Malgré cela, aucune autre suite n’avait été donnée au dossier pendant plus de vingt ans.
Lors de l’incident survenu à l’aéroport de Roissy, les policiers de la PAF ont expliqué à la Franco-Algérienne qu’elle avait désormais 48 heures pour quitter le territoire français en vertu de l’OQTF. Ils lui ont même suggéré de monter dans l’avion pour Alger, le même jour. Soraya, consciente que cela pourrait signifier un éloignement définitif de sa famille et de sa vie en France, a refusé de monter à bord. Elle a été relâchée plus tard dans la journée, mais l’angoisse reste vive. Son avocat, saisi en urgence, prépare désormais un recours devant le tribunal administratif. Une démarche qui permettra, selon Le Monde, de suspendre provisoirement l’exécution de l’OQTF et de l’IRTF tant que le juge n’aura pas tranché sur la légalité de la décision.
Cette situation soulève des interrogations sur l’application des OQTF à des personnes disposant de la nationalité française ou en situation régulière depuis de longues années. L’histoire de Soraya, cette Franco-Algérienne confrontée à une mesure aussi radicale à Roissy, met en lumière les conséquences administratives parfois lourdes qui peuvent découler de décisions prises sur la base de faits anciens. Pour cette Franco-Algérienne, l’enjeu est considérable : pouvoir continuer de vivre auprès de ses enfants et de son époux, sur le territoire où elle a construit son foyer. En attendant la décision de la justice, Soraya reste en France, avec la crainte permanente que l’OQTF prononcée à Roissy se transforme en éloignement définitif.
L’affaire de cette Franco-Algérienne relance le débat sur les conditions d’émission des OQTF, surtout lorsqu’elles touchent des personnes établies de longue date en France. À Roissy, la situation reste tendue, et les cas comme celui-ci rappellent à quel point les conséquences d’une OQTF peuvent être lourdes, même pour une Franco-Algérienne ayant fait sa vie en France.