À 20 jours du début des Jeux Olympiques de Paris, Augustin de Romanet, le patron des Aéroports de Paris (ADP), a lancé une invitation particulière au président de la République, Emmanuel Macron. Dans une interview accordée à Ouest-France, de Romanet a exprimé son désir de voir le chef de l’État devenir le premier Européen à tester les taxis volants lors de la quinzaine olympique, au niveau des aéroports de Paris.
« S’il souhaitait être le premier Européen à voler sur ce type de véhicule, en conditions réelles, au moment des JO, il serait le bienvenu », a déclaré Augustin de Romanet. Cette déclaration marque une étape importante dans la promotion des taxis volants, un projet ambitieux qui vise à révolutionner le transport urbain pendant les Jeux Olympiques de Paris, prévus du 26 juillet au 11 août.
Le projet de taxis volants, mené en collaboration avec la région Île-de-France et la start-up allemande Volocopter, est au cœur des efforts pour verdir l’industrie aéronautique. La région Île-de-France a investi 1,5 million d’euros dans ce projet, et le « Volocity », un aéronef électrique à deux places doté de 18 rotors, incarne cette nouvelle vision. Le Volocity promet de réduire l’empreinte carbone des déplacements urbains tout en offrant une alternative futuriste et pratique au transport traditionnel.
Cependant, le projet a rencontré des obstacles réglementaires. Les ambitions initiales de transporter des passagers payants pendant les JO ont été freinées par l’absence de certification de l’Agence européenne de sécurité aérienne, certification désormais attendue pour l’automne 2024. En attendant, ADP et ses partenaires doivent se contenter de vols de démonstration avec des passagers gratuits, sous réserve d’obtenir les autorisations nécessaires.
« C’est une course de vitesse. Il manque quelques heures d’expérimentation des moteurs pour obtenir l’agrément de l’organisme européen de certification, afin de transporter des passagers payants », a expliqué Augustin de Romanet. Il espère désormais obtenir cette certification d’ici le 8 décembre 2024, pour coïncider avec la réouverture de Notre-Dame, dont le vertiport sera situé à proximité, sur la Seine.
Pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques, l’objectif est de réaliser des vols de démonstration avec des pilotes professionnels, mais sans passagers payants. Cette initiative vise à démontrer la viabilité et la sécurité des taxis volants tout en répondant aux critiques et aux préoccupations exprimées par certains élus parisiens. De nombreux responsables municipaux, tant de la majorité que de l’opposition, ont exprimé leur scepticisme, voire leur hostilité, envers ces véhicules, les jugeant élitistes et inadaptés aux besoins des Parisiens.
ADP et ses partenaires, néanmoins, défendent fermement l’utilité des Volocity, particulièrement dans des versions plus grandes pour les transports sanitaires d’urgence. Les taxis volants pourraient, selon eux, jouer un rôle crucial dans le transport rapide de patients ou de greffons, offrant une solution innovante aux défis logistiques des services médicaux d’urgence.
L’invitation à Emmanuel Macron s’inscrit dans cette volonté de mettre en lumière les avancées technologiques et les possibilités offertes par les taxis volants au niveau des aéroports de Paris. En acceptant cette invitation, le président pourrait non seulement promouvoir l’innovation française, mais aussi renforcer la crédibilité et l’attrait des taxis volants auprès du grand public et des décideurs internationaux.
Les Jeux Olympiques de Paris représentent une opportunité unique pour démontrer l’innovation et l’ambition de la France en matière de transport durable. Les vols de démonstration des Volocity pourraient devenir un symbole des efforts déployés pour réduire les émissions de carbone et moderniser les infrastructures urbaines. Reste à voir si Emmanuel Macron saisira cette opportunité de devenir un pionnier des taxis volants, contribuant ainsi à façonner l’avenir du transport urbain en France et au-delà.
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