Affaire de l’or et des 1100 milliards en Algérie : le verdict est tombé

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La Cour d’Alger a tranché dans l’affaire de l’or et des 1100 milliards, confirmant en appel les peines prononcées à l’encontre de quatre-vingt-trois accusés impliqués dans un vaste scandale qui a secoué l’Algérie. Les juges ont maintenu des condamnations lourdes, assorties de confiscations de biens immobiliers, de comptes bancaires et d’avoirs divers, pour des peines allant d’un an à douze ans de prison ferme. L’affaire, qui concerne à la fois un trafic d’or et des détournements financiers massifs, a mis en lumière l’ampleur d’un réseau criminel organisé utilisant des activités professionnelles fictives pour couvrir ses opérations.

Parmi les figures centrales de ce dossier, Karim Salah, propriétaire de la société Wissam Bijou, a été condamné à douze ans de prison ferme et à huit millions de dinars d’amende. B. Amar, gérant de la société Gold, a écopé de dix ans de prison ferme et de la même amende, tandis que T. Belkacem a reçu une peine de huit ans de prison ferme. En fuite, T. Omar, condamné par contumace, a hérité de vingt ans de prison et d’une amende dépassant 314 millions de dinars, avec un mandat d’arrêt international toujours en vigueur.

Les intermédiaires n’ont pas échappé aux sanctions. J. Abdelrahmane et A. Omar ont été condamnés chacun à huit ans de prison ferme et à huit millions de dinars d’amende. A. Kamel et A. Sofiane ont écopé de six ans de prison ferme, assortis de la même amende. Le gérant de la société Ch., spécialisée dans l’import-export d’or, B. Nacib, a quant à lui été condamné à cinq ans de prison ferme et à huit millions de dinars d’amende.

Les ramifications de cette affaire ont également touché le secteur bancaire. Des employés de l’Agence Zighoud Youcef de la Banque nationale d’Algérie ont été condamnés à des peines allant de trois ans à dix-huit mois de prison ferme, avec une amende d’un million de dinars. D’autres accusés, principalement des commerçants de bijoux et détenteurs de registres de commerce fictifs, ont reçu des peines de cinq ans, quatre ans, trois ans, deux ans, dix-huit mois et un an de prison. Toutefois, certains ont été relaxés, à l’image de B. Reda, gérant de la société Krikolas, qui a été acquitté de toutes les charges.

Les sociétés poursuivies dans le cadre de ce scandale de l’or et des 1100 milliards en Algérie ont été condamnées collectivement à verser une amende de trente-deux millions de dinars. Le dossier a révélé des chefs d’accusation lourds : fraude fiscale, blanchiment d’argent transnational, usage abusif des facilités professionnelles, falsification et usage de faux documents commerciaux et bancaires, activités commerciales frauduleuses avec factures fictives, violations de la réglementation des changes et mouvements de capitaux vers l’étranger, ainsi qu’abus de fonction pour octroi d’avantages injustifiés.

Le jugement repose sur plusieurs dispositions légales, parmi lesquelles l’article 303 du Code des impôts directs et taxes assimilées, les articles 35 et 71 de la loi relative à la lutte contre la falsification, les articles 389 bis et 389 bis 2 du Code pénal, les articles 24 et 37 de la loi sur les pratiques commerciales, l’article 10 de la loi sur la protection du consommateur et la répression des fraudes modifiée par la loi n°18-09 du 10 juin 2018, ainsi que les articles 1 bis et 2 de la loi sur les infractions liées aux changes et aux mouvements de capitaux.

Avec ce verdict, la justice algérienne a voulu marquer un coup d’arrêt à ce type d’opérations frauduleuses d’ampleur, démontrant que l’affaire de l’or et des 1100 milliards ne se limitait pas à une simple escroquerie, mais bien à un système structuré visant à détourner et blanchir d’importantes sommes d’argent. Ce jugement, qui intervient après plusieurs mois d’instruction et d’audiences, devrait rester dans les annales judiciaires de l’Algérie comme l’un des plus importants procès liés à la criminalité économique, où l’or et les 1100 milliards ont cristallisé l’attention et illustré la complexité des réseaux financiers illégaux.