Affaire de Tamazight en Algérie : Ferhat Mehenni dérape

Israël Ferhat Mehenni suscite

Ferhat Mehenni, figure controversée de la scène politique kabyle et chef du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), refait parler de lui par une nouvelle prise de position qui suscite de vives réactions en Algérie. Depuis Paris, où il est établi depuis plusieurs années, Ferhat Mehenni a déclaré publiquement son soutien aux Émirats arabes unis dans un différend diplomatique qui les oppose actuellement à l’Algérie. Cette déclaration a été faite dans une allocution diffusée le 4 mai 2025, au cours de laquelle Ferhat Mehenni a pris la défense de l’historien Mohamed Amine Belghit, placé récemment en détention provisoire par les autorités judiciaires algériennes pour des propos jugés provocateurs concernant l’amazighité de l’Algérie. Il avait affirmé que Tamazight était « la création des services français et sionistes ».

Ferhat Mehenni, qui revendique toujours le leadership d’un prétendu gouvernement kabyle, a jugé que la détention de Belghit n’était qu’une manœuvre de façade, un moyen de créer ce qu’il appelle un « faux équilibre judiciaire » dans un pays qu’il accuse d’instrumentaliser les dossiers sensibles pour masquer des défaillances internes. Ce soutien inattendu aux Émirats arabes unis intervient après des années d’hostilité affichée envers l’État algérien, mais cette fois, Ferhat Mehenni mêle des intérêts géopolitiques à ses revendications indépendantistes. En effet, son intervention en faveur d’un État étranger contre l’Algérie alimente les critiques sur ses accointances internationales, et renforce l’image d’un homme de plus en plus éloigné des intérêts nationaux.

L’Algérie a classé le MAK comme organisation terroriste depuis 2021, et Ferhat Mehenni comme l’un de ses dirigeants les plus actifs, est désormais systématiquement associé à des actions considérées comme attentatoires à l’unité nationale. L’Algérie considère toute déclaration de soutien à des puissances étrangères dans des affaires internes comme une trahison.

Notons que, ce n’est pas la première fois que Ferhat Mehenni s’aligne contre l’Algérie. En 2024, il avait déjà surpris son propre camp en affirmant s’être « trompé » en condamnant en bloc les Arabes et les musulmans, insistant qu’il n’en voulait qu’au « régime algérien », et non aux peuples dans leur ensemble. Cette volte-face a marqué un tournant stratégique, voire opportuniste, de sa part. Ce changement d’approche coïncide avec des rencontres tenues en avril 2024, selon plusieurs médias étrangers, entre Ferhat Mehenni et trois représentants de pays arabes dans les couloirs des Nations unies à New York. Aucun détail n’a filtré officiellement sur la teneur de ces échanges, mais les analystes y voient une tentative de repositionnement du leader indépendantiste dans le jeu diplomatique régional.

Dans ce contexte tendu, le cas Mohamed Amine Belghit agit comme un catalyseur. L’historien est accusé d’avoir tenu des propos controversés sur les origines amazighes de l’Algérie, déclenchant une vague de réactions tant dans les cercles politiques que culturels. Sa mise en détention provisoire a été vivement critiquée par certains, mais pour Ferhat Mehenni, cette arrestation est avant tout un écran de fumée.

Cette séquence place une fois de plus Ferhat Mehenni sous les projecteurs, non pas pour son combat linguistique et identitaire, mais pour des positions qui remettent en question sa légitimité auprès de nombreux défenseurs de la cause amazighe en Algérie.