Affaire Tamazight, Mohamed Amine Belghit : la justice a tranché

Mohamed Amine Belghit

La chambre d’accusation de la Cour d’Alger a confirmé aujourd’hui le mandat de dépôt à l’encontre de l’enseignant d’histoire Mohamed Amine Belghit. Ce dernier avait interjeté appel contre une décision antérieure du juge d’instruction qui avait ordonné sa mise en détention provisoire en début de mois. Cette affaire fait suite à des déclarations controversées qu’il a tenues lors d’un entretien avec une chaîne émiratie, déclarations jugées profondément offensantes envers un des fondements essentiels de la nation algérienne. Mohamed Amine Belghit est au cœur de cette controverse depuis le 2 mai, date à laquelle les poursuites ont été engagées à son encontre.

Le tribunal de Dar El Beïda à Alger a précisé que les propos de Mohamed Amine Belghit étaient considérés comme une atteinte grave aux principes fondamentaux qui gouvernent la société algérienne. Ces principes sont consacrés par la Constitution et représentent un pilier indispensable de l’identité nationale. Plus encore, les déclarations de Mohamed Amine Belghit ont été qualifiées de violation flagrante de l’unité nationale, des symboles et des constantes qui forgent la nation algérienne. L’enseignant d’histoire est ainsi poursuivi pour la commission d’un acte portant atteinte à l’unité nationale, à travers une action explicitement dirigée contre les symboles de la nation et de la République. À cela s’ajoutent les accusations de diffusion de discours de haine et de discrimination par le biais des technologies de l’information et de la communication, soulignant la gravité de l’affaire.

Les propos incriminés ont été tenus lors d’un appel avec la chaîne émiratie Skynews, où Mohamed Amine Belghit avait affirmé que Tamazight, langue et culture importantes de la région, serait selon lui une « création des services secrets français et sionistes ». Cette déclaration a déclenché une vague d’indignation et a été perçue comme une insulte à l’identité et à la mémoire collective algérienne. Les termes employés par Mohamed Amine Belghit n’ont pas seulement porté atteinte à une langue et une culture, mais ont touché un aspect sensible et structurant de la société algérienne, en pleine conscience de l’histoire nationale.

La réaction judiciaire a été rapide et ferme. Le maintien en détention provisoire de Mohamed Amine Belghit reflète la volonté des autorités de protéger les symboles de la nation et de garantir l’unité nationale face à toute tentative de remise en cause publique. Mohamed Amine Belghit, par ses déclarations, s’est retrouvé sous le feu des critiques et désormais dans le cadre strict d’une procédure judiciaire, qui vise à préserver la cohésion sociale et le respect des valeurs fondamentales.

Cette affaire a suscité un vif débat sur la place du Tamazight dans l’identité nationale algérienne, tout en posant des questions sur les responsabilités et les limites des intellectuels et enseignants dans l’espace public. Belghit est à présent dans une position où la justice a tranché en faveur de la protection des symboles nationaux, en dépit des arguments de défense invoqués par son collectif. Le recours à l’appel n’a pas suffi à modifier la décision du juge d’instruction, qui a été confirmée par la chambre d’accusation.