Pendant les célébrations de l’Aid El Fitr cette année, une vidéo insolite a captivé l’attention des internautes. Des jeunes algériens ont tourné en dérision Mohammed 6, le Roi du Maroc, dans une scène rapidement devenue virale sur Instagram, accumulant plus de 2 millions de vues en 24 heures.
Dans cette séquence hilarante, un jeune homme incarne le rôle du Roi du Maroc. Il arrive dans un quartier et descend d’une voiture, imitant ainsi les gestes protocolaires observés lors des accueils royaux. Autour de lui, plusieurs jeunes font semblant de lui embrasser la main, reproduisant ainsi le protocole réservé au roi et à ses proches au Maroc. En arrière-plan, une voix off annonce ironiquement : « cérémonie d’échange de voeux au niveau du palais royal à Casablanca. »
Cette mise en scène parodique a suscité l’amusement de nombreux internautes. Cependant, du côté des Marocains, les réactions ont été marquées par l’offense et le dénigrement envers les Algériens, auteurs de la vidéo parodiant leur Roi Mohammed 6.
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Mohammed 6 moqué par les Algériens pour le baisemain : son fils n’en est pas un adepte
La vie de prince héritier peut s’avérer être un parcours semé de protocoles et de traditions, comme en témoigne Hassan, fils aîné du roi du Maroc Mohammed VI. Dans une ancienne vidéo repérée par le Daily Mail britannique, on observe le jeune prince, vêtu d’un costume cravate, saluant un groupe de dignitaires. Cependant, il esquive, avec plus ou moins de réussite, les baisemains que ces derniers tentent de lui faire.
Le geste du baisemain est profondément ancré dans les rapports entre le peuple et la monarchie marocaine. Bien qu’il soit aujourd’hui considéré comme anachronique, il représente une marque de respect envers le roi et un honneur pour celui qui embrasse sa main, comme le rappelait Slate Afrique en 2013.
Cependant, Hassan ne semble pas apprécier ce geste traditionnel. Ce comportement n’est pas nouveau pour le jeune prince, qui avait déjà été vu esquivant les baisemains des dignitaires en 2013, alors qu’il n’avait que 10 ans. Cela pourrait-il annoncer une suppression future de ce geste dans le protocole lorsqu’il succèdera à son père sur le trône ?
Un Marocain lourdement condamné pour avoir critiqué la gestion du Roi
Le verdict est tombé pour Rabia Ablaq, militant rifain de 35 ans : quatre ans de prison et une amende de 20 000 dirhams pour avoir critiqué le roi Mohammed VI dans des publications sur les réseaux sociaux. Une décision qui a suscité l’indignation et relancé le débat sur la liberté d’expression au Maroc.
Ablaq a été reconnu coupable d’avoir « manqué de respect à l’institution constitutionnelle suprême du royaume (le roi) par voie électronique », en vertu de l’article 179 du Code pénal marocain. Son crime ? Avoir critiqué la gestion du monarque dans des publications sur Facebook et YouTube, dénonçant la corruption dans le royaume.
Son avocat, Abdelmajid Azeriah, souligne que la corruption doit être combattue à tous les niveaux, y compris au sein du palais royal, et que la liberté d’expression est un droit fondamental. Ablaq et son avocat ont annoncé leur intention de faire appel de cette décision, qu’ils estiment être en contradiction avec ce droit.
Cette condamnation n’est pas la première pour Ablaq. En 2017, il a été arrêté et condamné à cinq ans de prison pour « diffamation » et « usurpation du titre de journaliste » en lien avec son activisme au sein du mouvement Hirak du Rif. Après plusieurs grèves de la faim en prison, il a finalement obtenu une grâce royale en 2020 et a été libéré.
L’appel de Human Rights Watch (HRW) au roi Mohammed VI pour abandonner les poursuites contre Ablaq témoigne de l’attention internationale portée à cette affaire. Ablaq est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d’expression et des droits de l’homme au Maroc, et sa condamnation soulève des questions sur le respect de ces droits dans le pays.
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