Aide octroyée à l’Algérie : la France contredit Sarah Knafo

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L’ambassade de France en Algérie a récemment publié un communiqué pour clarifier les montants exacts de l’aide publique au développement (APD) accordée à l’Algérie. Cette annonce intervient après la diffusion de chiffres erronés par certains responsables politiques français, notamment de l’extrême droite. L’objectif du communiqué est de rectifier ces affirmations en apportant des données officielles et vérifiables, tout en précisant que ces fonds ne sont pas versés directement à l’État algérien, mais sont affectés à des secteurs bien définis.

En septembre dernier, l’eurodéputée Sarah Knafo, proche d’Éric Zemmour, avait avancé que l’Algérie recevait 800 millions d’euros d’aide au développement chaque année. Une information qui avait fait grand bruit et qui avait même conduit certains médias français, dont TF1, à mener des enquêtes pour en vérifier la véracité. Il en est ressorti que cette somme correspond en réalité à une période de cinq ans, et non à une seule année, ce qui a conduit l’Algérie à déposer une plainte en France pour diffusion de fausses informations. L’affaire a finalement été classée sans suite par le parquet de Paris, bien que celui-ci ait reconnu que les déclarations de Sarah Knafo n’étaient pas suffisamment fondées.

Dans son communiqué, l’ambassade de France rappelle que l’APD est un ensemble de flux financiers destiné à améliorer les conditions de vie dans les pays en développement. L’objectif est de garantir un accès équitable aux services de base tels que l’éducation, la santé ou encore l’eau potable. La France se positionne comme le quatrième contributeur mondial à l’APD, avec un engagement total de 15,3 milliards d’euros en 2022. Concernant l’Algérie, les chiffres officiels indiquent que l’aide publique au développement engagée par la France en 2022 s’élevait précisément à 132 millions d’euros.

Une répartition détaillée de cette somme a été communiquée. Sur ces 132 millions d’euros, la majeure partie, soit 121 millions, est allouée au ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, essentiellement pour financer les bourses des étudiants algériens poursuivant leurs études en France. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères bénéficie quant à lui de 8,5 millions d’euros, destinés à des programmes de coopération culturelle et scientifique, ainsi qu’au fonctionnement de l’Institut français d’Algérie. L’Agence française de développement (AFD) reçoit une enveloppe de 1,5 million d’euros pour financer des projets en lien avec le développement économique. Enfin, une somme de 280 000 euros est attribuée au ministère de l’Intérieur, afin de soutenir certaines initiatives locales et les actions de l’Office français d’immigration et d’intégration.

Ces précisions visent à contrer les polémiques qui entourent régulièrement l’aide au développement et les relations financières entre la France et l’Algérie. Elles permettent également d’éclaircir la nature des financements et leur destination réelle. Contrairement aux idées reçues, cet argent n’est pas un soutien direct au gouvernement algérien, mais un dispositif structuré autour de l’accompagnement de projets éducatifs, culturels et économiques.

Dans une interview accordée au journal français L’Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a tenu à réagir aux déclarations sur l’APD accordée à son pays. Il a minimisé l’importance de ces fonds en affirmant que l’Algérie n’en avait pas besoin. Selon lui, l’APD française représente « entre 20 et 30 millions par an » et reste négligeable comparée au budget global de l’État algérien, qui s’élève à 130 milliards de dollars. Il a également souligné que l’Algérie ne dépendait d’aucune aide extérieure, puisqu’elle ne possède aucune dette extérieure.

Cette déclaration s’inscrit dans une volonté du gouvernement algérien d’affirmer son indépendance économique face à ses partenaires internationaux. L’Algérie a en effet adopté ces dernières années une politique économique fondée sur l’autosuffisance et la diversification de ses ressources. Dans ce contexte, l’aide au développement française, bien que réelle, ne représente qu’une infime partie du financement global des services publics algériens.

En clarifiant les chiffres et leur destination, l’ambassade de France tente d’apaiser les tensions liées aux débats sur l’APD. Ce type de controverse revient régulièrement dans le paysage politique français, notamment à l’approche d’échéances électorales où les questions migratoires et les relations avec l’Algérie sont souvent instrumentalisées. La transparence des chiffres et la communication sur leur utilisation sont essentielles pour éviter toute récupération politique et garantir une meilleure compréhension des enjeux de l’aide internationale.

L’Algérie, de son côté, continue de défendre sa souveraineté économique et de s’éloigner des dépendances financières extérieures. Dans ce cadre, l’APD française, bien qu’existante, ne joue qu’un rôle marginal dans l’économie du pays, qui mise avant tout sur ses propres ressources pour assurer son développement.

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