Immigration – Algérie visas et voyages – Selon l’ONG Transport & Environnement (T&E), la compagnie aérienne française Air France, principale concurrente d’Air Algérie, engendre une perte de plusieurs milliards d’euros à l’État français.
Alors que les compagnies aériennes opérant en France se plaignent des nombreuses taxes qui leur sont imposées par l’État (telles que les taxes aéroportuaires, les taxes liées aux nuisances sonores, la taxe de solidarité, l’aviation civile, etc.), l’ONG T&E estime au contraire que la France a renoncé à 4,7 milliards d’euros en 2022 en accordant des avantages fiscaux au secteur de l’aviation.
Parmi les 4,7 milliards d’euros de manque à gagner pour l’État, 1,9 milliard d’euros auraient dû être perçus auprès d’Air France, toutes taxes confondues. Cette niche fiscale entretient un modèle économique pour la compagnie aérienne, basé sur une croissance du trafic grâce à des prix artificiellement bas. De plus, après les aides accordées pendant la crise du Covid-19, cette situation constitue une subvention publique pour un mode de transport polluant qui ne bénéficie qu’à une partie de la population.
« En offrant d’importantes niches fiscales au secteur aérien, la France se prive de ressources précieuses pour décarboner le pays. Air France-KLM réalise des bénéfices quasi records en 2022, générés par la combustion de carburants fossiles dans le ciel. Pourtant, les taxes françaises actuelles ne suffisent pas à compenser les avantages fiscaux dont bénéficie le secteur. Plutôt que de contourner le problème en plaidant pour une taxe mondiale sur les billets, Emmanuel Macron ferait mieux de mettre fin à ces exonérations fiscales en France », explique Jérôme du Boucher, responsable de l’aviation chez T&E France.
Sans réforme de la fiscalité aérienne, le manque à gagner pour la France augmentera de 30 % d’ici 2025, à mesure que le secteur aérien se redresse. Selon Eurocontrol, le trafic aérien atteindra 92 % du niveau pré-Covid en 2023 et se rétablira complètement en 2025. Selon T&E, les recettes potentielles non perçues pourraient atteindre 6,1 milliards d’euros.
« L’objectif principal du gouvernement devrait être de combler cet écart pour financer la transition écologique et remédier à la sous-taxation de l’aviation », estime l’ONG environnementale. T&E recommande donc de supprimer l’exonération de la taxe sur les carburants, d’appliquer le taux normal de TVA de 20 % sur tous les billets d’avion et d’étendre le marché carbone à tous les vols. Ces mesures permettraient de compenser le déficit de recettes calculé par T&E.
En attendant la mise en place de ces mesures, T&E propose d’augmenter immédiatement la taxe sur les billets d’avion à un niveau qui compenserait les exonérations. Par exemple, pour les vols européens en classe Première ou Affaires, cette taxe devrait atteindre respectivement 183 €, et 864,20 € pour les vols hors de l’Union européenne.
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