En Algérie, de récentes pratiques commerciales dans les épiceries et points de vente alimentaires suscitent l’inquiétude des associations de consommateurs. Certains produits, destinés aux enfants, tels que les biscuits, les bonbons et les jus, sont exposés dans des conditions qui ne respectent ni l’hygiène ni les normes de sécurité sanitaire, compromettant ainsi la santé des écoliers. Dans plusieurs villes d’Algérie, des enfants achètent quotidiennement ces produits, sans aucune surveillance, souvent posés à même le sol ou laissés plusieurs heures sous le soleil, mettant en évidence un manque de contrôle sur la qualité des produits vendus aux jeunes consommateurs.
Selon Hadjer Bourhail, membre de l’Organisation algérienne de protection du consommateur, il est essentiel de sensibiliser les commerçants et les parents à l’importance de la bonne conservation des produits destinés aux enfants. Elle explique que dès le début de l’année scolaire, les enfants fréquentent régulièrement les magasins pour se procurer des goûters, et qu’il revient aux vendeurs de présenter leurs produits de manière responsable. Malheureusement, certains commerçants, dans différentes villes d’Algérie, exposent encore les biscuits et chips sur le sol, tandis que les jus restent des heures entières exposés à la lumière directe du soleil, endommageant la qualité des produits avant même leur consommation.
Le problème s’accentue pendant les périodes de forte affluence, notamment à la sortie des écoles. Pour faciliter les ventes rapides, les commerçants déposent les jus et autres produits à l’extérieur, attirant ainsi les enfants mais les exposant à des températures élevées. Bourhail insiste sur le fait que ces conditions peuvent provoquer une détérioration des emballages et altérer les produits, rendant ces aliments impropres à la consommation malgré une date de péremption encore valide. Elle souligne que cette situation concerne non seulement les villes principales, mais également les zones périphériques d’Algérie où le contrôle sanitaire est moins strict.
L’organisation de Bourhail recommande de considérer les enfants comme de véritables consommateurs. Les commerçants devraient impérativement disposer les produits sur des étagères propres, maintenir les boissons au frais dans des réfrigérateurs et gérer le flux des enfants par des files organisées pour éviter la cohue. Cette approche garantirait non seulement la sécurité sanitaire, mais aussi une expérience d’achat plus sûre pour les écoliers. Par ailleurs, les parents en Algérie sont invités à jouer un rôle actif, en choisissant eux-mêmes les goûters dans des magasins qui respectent les normes de conservation des produits, car les enfants ne peuvent distinguer la qualité des aliments qu’ils achètent.
En parallèle, Bourhail attire l’attention sur les risques liés à la consommation excessive d’aliments industriels, souvent riches en additifs, colorants et sucre. Ces produits sont très demandés pendant la période scolaire, mais peuvent nuire à la croissance normale des enfants et entraîner des troubles de santé à court et long terme. L’UNICEF, citée par Bourhail, alerte également sur ce phénomène et recommande la mise en place d’environnements alimentaires sains pour les enfants. Plus de 400 000 enfants dans le monde souffrent d’obésité en raison de régimes alimentaires déséquilibrés, un chiffre qui souligne l’urgence de protéger la jeunesse face à des produits malsains.
Pour sécuriser l’alimentation des enfants, Bourhail conseille aux parents d’Algérie de préparer à la maison des repas et goûters équilibrés. Cette démarche permet de contrôler la qualité des ingrédients et de réduire l’attrait des emballages colorés et des produits sucrés, souvent mis en avant dans les commerces. Ainsi, les enfants pourront bénéficier d’une alimentation saine tout en évitant les risques liés aux produits exposés au soleil et aux conditions inappropriées que l’on observe trop fréquemment dans les points de vente à travers l’Algérie.
L’ensemble de ces recommandations met en lumière un enjeu crucial : la protection de la santé des enfants passe par une meilleure régulation des produits alimentaires et une prise de conscience collective, tant du côté des commerçants que des parents en Algérie.