Alger : la cathédrale Notre-Dame d’Afrique se retrouve dans la tourmente

Notre-Dame d'Afrique

Le Nouvel An amazigh, ou Yennayer, a été célébré de manière unique à la cathédrale Notre-Dame d’Afrique à Alger cette année. Un événement qui a suscité des réactions variées sur les réseaux sociaux et qui a mis en lumière une certaine division d’opinions parmi les Algériens. Loin des célébrations traditionnelles dans les foyers ou les espaces publics, ce rassemblement, dans un lieu symbolique comme la cathédrale, a provoqué un véritable débat en ligne, touchant à des questions d’identité culturelle et religieuse, ainsi que de coexistence.

Des centaines de personnes se sont retrouvées dans l’enceinte de la cathédrale Notre-Dame d’Afrique pour fêter Yennayer, une fête qui marque le début du nouvel an selon le calendrier berbère. L’ambiance était festive, marquée par des chants et des danses traditionnelles, des repas partagés et un véritable esprit de communauté. Les participants, jeunes et moins jeunes, ont pris part à cet événement en toute convivialité, montrant leur attachement à la culture amazighe et leur désir de la préserver au-delà des frontières géographiques et religieuses. Les sourires étaient visibles, et les échanges entre les différents groupes étaient chaleureux, témoignage d’un moment de joie collective.

Cet événement symbolique s’est rapidement retrouvé au cœur des discussions sur la toile. Certains internautes ont exprimé leur enthousiasme, saluant l’initiative qui, selon eux, démontre la richesse culturelle de l’Algérie et l’harmonie entre les différentes communautés. « J’adore, ça fait plaisir de voir tous les Algériens unis », a réagi une internaute, soulignant l’importance de telles manifestations pour renforcer le lien social et culturel dans le pays. Un autre internaute a ajouté : « On appelle ça le vivre ensemble », exprimant son admiration pour l’esprit d’ouverture et de solidarité affiché pendant cette célébration.

Pour d’autres, en revanche, l’événement a été perçu sous un angle plus négatif. Des critiques ont rapidement émergé, notamment de la part de personnes plus radicalisées qui ont dénoncé ce type de rassemblement, estimant qu’il n’avait pas sa place dans une société musulmane. « On est musulmans, il ne faut pas faire ça », a réagi un autre internaute, remettant en question la pertinence de célébrations de cette nature dans un lieu qui, selon lui, devrait être réservé à des événements strictement religieux. Cette position a alimenté un débat houleux en ligne, certains reprochant à ces détracteurs de manquer de tolérance et d’ouverture d’esprit.

Les critiques ont également été alimentées par des commentaires sur l’importance de respecter les traditions islamiques dans un pays à majorité musulmane. Les partisans de cette vision ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme une menace pour l’unité religieuse du pays. Ils ont évoqué le risque de voir des pratiques non islamiques se multiplier, remettant en question le rôle de l’État dans la régulation de telles manifestations culturelles.

Malgré les critiques, d’autres ont souligné la nécessité de célébrer et de préserver toutes les facettes de l’identité algérienne, y compris les traditions amazighes, tout en respectant la diversité qui caractérise le pays. L’événement à la cathédrale Notre-Dame d’Afrique, bien que surprenant pour certains, a aussi été perçu comme un symbole de coexistence et de respect mutuel. La diversité culturelle de l’Algérie est un atout majeur, et la célébration de Yennayer dans un lieu comme la cathédrale a renforcé cette idée de partage et d’unité, malgré les opinions divergentes.

L’importance de cet événement réside non seulement dans sa dimension festive, mais aussi dans son rôle en tant que catalyseur d’un débat plus large sur la place des différentes cultures en Algérie. L’Algérie est un pays riche de ses multiples héritages, et l’événement à la cathédrale a permis de rappeler que la célébration de cette diversité n’est ni une menace pour l’unité nationale, ni une opposition aux croyances religieuses, mais plutôt une opportunité de renforcer les liens entre les Algériens, quelles que soient leurs origines ou leurs convictions.

Dans tous les cas, l’édition 2025 du Yennayer restera un moment marquant dans la mémoire collective, un événement qui, tout en étant festif, a provoqué une réflexion sur la coexistence des différentes identités au sein de la société algérienne. Alors que certains s’en réjouissent, d’autres appellent à plus de prudence et de réflexion sur la manière de célébrer ces moments symboliques, dans le respect des traditions, mais aussi dans l’ouverture aux autres.

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