Dans les rues animées d’Alger, les anecdotes insolites ne manquent pas, surtout lorsqu’elles mettent en lumière les mésaventures du quotidien. C’est dans ce décor typiquement algérois qu’une Franco-Algérienne, fraîchement installée dans la capitale, a échappé de justesse à une petite arnaque de 1 700 DA, une somme qui peut paraître minime, mais qui révèle bien plus qu’un simple malentendu tarifaire.
Tout a commencé par un simple appel téléphonique. La Franco-Algérienne, souhaitant prendre soin de sa chevelure dans un salon de coiffure pour femmes situé à Alger, a contacté l’établissement pour se renseigner sur les tarifs pratiqués pour un brushing. La dame au bout du fil lui annonce alors un prix de 800 dinars, ce qui correspond à environ 3 euros au taux de change informel. Une information claire, précise, et plutôt raisonnable. Mais par souci de certitude — et probablement par réflexe naturel face à des situations nouvelles — la Franco-Algérienne demande à la coiffeuse de répéter le prix. Et c’est là que tout bascule.
À sa grande surprise, l’interlocutrice change aussitôt de ton et annonce un tarif totalement différent : 2 500 dinars. Une envolée tarifaire inattendue, qui a immédiatement éveillé les soupçons de la cliente. “Je pense que c’est à cause de mon merveilleux accent en arabe”, lance-t-elle avec une pointe d’ironie, mettant en lumière un phénomène que rencontrent de nombreux binationaux dans certaines situations informelles en Algérie. Loin de se laisser piéger, cette Franco-Algérienne a préféré faire marche arrière. Refusant de céder à ce qu’elle considère comme une tentative d’arnaque, elle a rapidement orienté ses recherches vers un autre salon de coiffure à Alger. Elle finit par trouver un établissement qui lui propose le brushing au tarif initialement annoncé : 800 dinars.
En procédant ainsi, la Franco-Algérienne a réussi à économiser la somme exacte de 1 700 dinars, soit environ 7 euros selon le taux de change informel pratiqué dans les rues d’Alger. Un écart de prix conséquent pour une prestation aussi simple qu’un brushing. Ce genre de situation, bien qu’apparemment anodine, met en lumière une réalité sociale bien connue dans les grandes villes : les tarifs peuvent parfois fluctuer selon l’origine supposée du client, son accent, ou même simplement son apparence. À Alger, ce phénomène est souvent dénoncé, notamment par les Franco-Algériennes ou autres membres de la diaspora qui reviennent vivre ou passer du temps dans leur pays d’origine.
Dans cette affaire, la Franco-Algérienne n’a pas seulement évité une perte d’argent, elle a aussi illustré un cas de vigilance citoyenne dans un cadre urbain où les pratiques informelles sont encore fréquentes. À Alger, les expériences des Franco-Algériennes permettent souvent de révéler certains mécanismes de tarification arbitraires qui ciblent les personnes perçues comme “étrangères”, même lorsqu’elles partagent la nationalité, la langue et les codes culturels du pays. Attention ! Il ne faut pas généraliser.
Ce récit, aussi anecdotique soit-il, s’inscrit dans un contexte plus large de méfiance croissante des citoyens vis-à-vis des pratiques commerciales déloyales, notamment dans les services à la personne. Pour de nombreuses Franco-Algériennes vivant à Alger ou y séjournant, chaque interaction peut devenir le théâtre d’un test de confiance, d’une négociation implicite ou, comme dans ce cas, d’une tentative d’arnaque à laquelle il faut savoir réagir avec fermeté, humour… et bon sens.
La vigilance et l’instinct ont permis à cette Franco-Algérienne de ne pas tomber dans le piège tendu par un tarif suspectement gonflé. Un simple brushing, à Alger, peut parfois devenir le théâtre d’une leçon de prudence pour toute personne, locale ou expatriée, qui cherche à naviguer dans le tumulte d’un quotidien aussi vivant que surprenant.