Algérie : deux étudiantes ont vécu l’enfer avec un chauffeur VTC

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L’Algérie est une nouvelle fois secouée par un cas de violence contre des femmes. Cette fois, le récit glaçant concerne deux étudiantes, Manal et Imène, qui, selon leur témoignage, ont été agressées par un chauffeur de VTC dans la région de Tipaza, ville du centre d’Algérie. Ce drame met en lumière des lacunes dans la protection des femmes face aux agressions et suscite une vive indignation sur les réseaux sociaux.

Selon Féminicides Algérie, les faits se sont déroulés le mardi 17 décembre. Résidentes de la cité universitaire de Koléa, Manal et Imène avaient commandé un véhicule via une application de VTC pour se déplacer. Un chauffeur avait initialement accepté leur course, mais, peu après, il l’a annulée pour les appeler directement et leur proposer ses services hors de la plateforme, une pratique fréquente visant à contourner les frais imposés par les applications. Les deux jeunes femmes, refusant cette manipulation, ont passé une nouvelle commande et sont parties avec un autre chauffeur sans incident.

Cependant, leur mésaventure ne s’est pas arrêtée là. Lors de leur trajet de retour vers la cité universitaire, elles ont commandé un nouveau VTC. À leur grande surprise, c’est le premier chauffeur qui a répondu à leur demande. La proximité géographique entre lui et leur position l’avait placé en tête des options proposées par l’application. « Le destin a voulu que ce soit moi qui vous ramène », leur aurait-il déclaré. Les étudiantes, n’y voyant qu’une coïncidence, sont montées à bord du véhicule, loin d’imaginer ce qui allait se produire.

Dès qu’elles ont pris place, le chauffeur a verrouillé les portières et entamé une série de menaces verbales, proférant des insultes et des propos glaçants. « Aujourd’hui, c’est votre dernier jour. Je vais vous renvoyer vers Dieu ainsi sans voile », aurait-il dit selon les témoignages des jeunes femmes relayés par le réseau Féminicides Algérie. L’homme aurait ensuite pris la direction d’un lieu isolé près du stade de Koléa, où il a continué à les agresser verbalement et physiquement.

Le récit devient encore plus sombre lorsqu’il est rapporté que l’individu a tenté d’utiliser un couteau pour attaquer l’une des étudiantes, qui a pu se protéger avec son sac. Malgré leurs appels à l’aide, des passants présents sur les lieux auraient, selon le témoignage des victimes, choisi de rester spectateurs, sans intervenir pour mettre fin à cette violence. Après avoir été battues, les deux jeunes femmes auraient perdu connaissance et ont finalement été transportées à l’hôpital pour y recevoir des soins.

Le réseau Féminicides Algérie a indiqué que Manal et Imène ont déposé une plainte contre leur agresseur. Toutefois, ce dernier, selon les informations publiées, est toujours en liberté dans l’attente d’une audition par le procureur de la République. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le chauffeur a nié les accusations portées contre lui, ajoutant une dimension polémique à cette affaire.

Cet événement a déclenché une vague de colère sur les réseaux sociaux, où de nombreux utilisateurs dénoncent non seulement l’agression elle-même, mais également l’apathie des témoins. Ce cas met en exergue les dangers auxquels les femmes sont confrontées quotidiennement, même dans des contextes censés être sécurisés, comme l’utilisation d’applications de transport.

Pour les associations de défense des droits des femmes, cette affaire est un rappel brutal de la nécessité d’une réforme profonde des dispositifs de protection et de lutte contre les violences de genre en Algérie. Féminicides Algérie, particulièrement active dans la dénonciation de tels actes, appelle à une mobilisation collective pour exiger justice et garantir que de tels drames ne se répètent pas. Ce cas tragique soulève également des questions sur la responsabilité des plateformes de VTC dans le contrôle et le suivi des chauffeurs enregistrés, un sujet qui devra être traité avec urgence par les autorités compétentes.

Manal et Imène, bien qu’éprouvées, symbolisent la résilience de nombreuses femmes face à une violence systémique et largement banalisée. Leur voix, relayée par des collectifs engagés, pourrait bien être le point de départ d’un débat nécessaire sur la sécurité et la dignité des femmes dans l’espace public.

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